Zinzin

Pour une fois chez Oskar éditeur, la couverture est très réussie ! Et le plaisir des illustrations continue à l'intérieur avec toutes sortes de dessins sympathiques, parfois avec des bulles, qui donnent vie à ces personnages sympathiques et plein d'entrain.

L'histoire est racontée du point de vue d'Ange. Son amour pour Zoé est touchant, mais il peut paraître étonnant qu'un garçon de cet âge s'exprime en ces termes ("ma chérie", "ma douce", "la reine de mon cœur", "ma bichette"). Zoé est l'originalité incarnée : ses vêtements, son zozotement, ses délires, tout chez elle exprime l'assurance et l'épanouissement. Mais la fillette n'a peut-être pas autant de confiance en elle qu'il n'y paraît... "C'est vrai que ses habits d'avant la mettaient à part. Nous, c'est ce qu'on aimait mais... c'était peut-être difficile à vivre tous les jours. Elle a eu besoin d'appartenir à un groupe qui soit comme elle. Etre acceptée et admirée. Pas moquée et critiquée". Ou peut-être grandit-elle, tout simplement : il devient parfois difficile de se positionner à la pré-adolescence. J'ai trouvé dommage que l'auteur n'ait pas davantage développé le point de vue de Zoé afin d'approfondir la réflexion.

La solution trouvée au final par la petite bande est rigolote. Un peu loufoque, comme l'héroïne ! Sauf que dans la réalité, les choses ne pourraient pas se passer de cette façon... Alors quel moyen un enfant confronté à cette situation aurait-il de réagir ?

Une petite histoire sympathique.

Patricia Deschamps, novembre 2016