Quelle que soit la route que la fortune donnera, nous la suivrons.
"Tout commença lorsque mon oncle, le professeur Lidenbrock, découvrit chez un bouquiniste un vieux manuscrit du XIIe siècle. Il en glissa un parchemin crasseux sur lequel était écrit un cryptogramme.
Nous fiant aux indications qu'il contenait, nous partîmes pour une fantastique expédition devant nous mener jusqu'au centre de la terre ! Avec l'aide de notre guide Hans, nous sommes parvenus à descendre dans le cratère et à nous engager dans les profondeurs de la terre.
Hélas, arrivés à un croisement entre deux galeries, nous nous sommes engagés dans la mauvaise direction. A présent, nous sommes à court d'eau et de forces..."
Mon avis :
Je ne sais pas si cette adaptation est fidèle au roman mais j'ai trouvé qu'elle associait intelligemment science, aventure et humour !
Si l'intrigue est un peu longue à démarrer (pas facile à décoder, ce cryptogramme !), elle nous laisse le temps de nous familiariser avec les deux héros en attendant que l'expédition démarre enfin. L'oncle d'Axel a des allures de scientifique fou, avec son attitude colérique, ses lunettes opaques et son visage aux traits durs, sa détermination obsessionnelle. Cependant le point de vue adopté est celui du jeune Axel, qui exagère peut-être un peu sa description ! En effet l'attitude de Lidenbrock l'exaspère, lui qui, bien que féru de science, ne s'enthousiasme guère pour le projet. Il faut dire qu'il est amoureux de la belle Graüben qu'il a peine à quitter...
Mais une fois sur place, le paysage est grandiose, rendu impeccablement par des dessins soignés. On regrette malgré tout l'absence d'une carte qui aurait précisé le parcours des héros et la situation exacte de ce fameux volcan d'Islande. Émerveillé, le jeune Axel analyse l'environnement comme un professionnel, nous gratifiant de toutes sortes de données, calculs et autres et savantes déductions sur les roches et leurs fossiles : "C'est la coquille d'un crustacé de l'ordre disparu des trilobites. - Et qu'en concluez-vous ? - La même chose que toi, je suppose. Nous avons quitté la couche de granit et la route des laves." - traduction : "Il est possible que je me sois trompé de chemin". L'aventure ne manque pas de suspense et de tension - outre le fait que le trio est enfermé à des centaines de mètres de profondeur... - dans ce lieu à la fois fascinant et inquiétant.
Un premier tome qui donne envie de découvrir la suite !
Février 2018
Les mots de la langue humaine ne peuvent suffire à qui se hasarde dans les abîmes du globe.
Après avoir failli mourir de soif, le professeur Lidenbrock, Axel et Hans continuent leur route en suivant le cours d'eau découvert par le guide. Mais le chemin n'est pas sans embûches, surtout lorsqu'Axel finit par s'égarer dans les obscures galeries souterraines...
Mon avis (★★★) : Le périple souterrain se poursuit, entre aventure et science. "Nous étions à 28 km sous terre", puis 64 (!) et "cette existence de troglodytes" est désormais parfaitement intégrée ("J'enviai la parfaite indifférence de Hans, qui, sans chercher les effets et les causes, s'en allait aveuglément où le menait la destinée". Personnellement, l'expérience m'aurait oppressée... J'ai d'ailleurs souffert aux côtés d'Axel lorsqu'il se retrouve perdu dans le noir ! Le parcours du trio est jalonné de savants calculs (pour situer leur position en fonction du nombre de kilomètres parcourus et en tenant compte du dénivelé, pour déterminer la distance qui les sépare en fonction de la vitesse de propagation du son, etc.) qui impressionnent et amusent à la fois, l'oncle et le neveu n'étant pas toujours d'accord ! Le chemin réserve également de belles découvertes scientifiques ("La science géologique n'a pas encore dit son dernier mot !") : effet d'acoustique, océan souterrain, aurore boréale, et même forêt... de champignons et plantes géantes ! Parfois les explications semblent un peu denses (surtout quand elles sont écrites en tout petit sur fond noir...) mais l'histoire tient en haleine : quel est donc ce "monstre des espèces perdues qui s'agite sous la couche profonde des eaux"?..
Mai 2018
- Il y a une limite à notre ambition ici-bas. Il ne faut pas lutter contre l'impossible.
Mon avis (★★★★) : Un épisode dans lequel on est "muets d'effroi" face aux monstres antédiluviens qui peuplent la mer intérieure traversée en radeau par les trois explorateurs, ainsi que tous les phénomènes climatiques et géologiques hors norme, quasi surnaturels, qu'ils rencontrent. Dans ces conditions extrêmes les personnalités s'exacerbent, Lidenbrock comme "devenu fou", Hans imperturbable comme un "surhomme" et Axel entre panique et raison scientifique. On est juste un peu frustré par le noir et blanc qui empêche de jouir du "spectacle grandiose" des jeux de lumière ("Chaque goutte se nuance de toutes les couleurs du prisme") ! Car si la nature se montre souvent angoissante, elle ne manque pas de poésie ("On eût dit un cimetière immense où les générations de vingt siècles confondaient leur éternelle poussière"). Et l'on s'inquiète avec le jeune héros de la durée de cette expédition sans fin et d'un hypothétique retour...
Juin 2018
Mon avis (★★★★) : Un dernier tome qui recèle encore bon nombre de découvertes scientifiques extraordinaires, tel ce "spécimen de l'homme quaternaire" dont l'existence fait
débat à l'époque, et autres "mastodontes", "singe géant", enfouis dans les entrailles de la terre. Ces "trésors pour la science" donnent aussi à l'aventure un côté cauchemardesque puisqu'ils
représentent autant de dangers. De plus le paysage uniforme et décoloré retire tout repère ("c'était parfois à s'y méprendre") et le trio évolue un peu à l'aveuglette, ce qui crée un climat
angoissant. L'intrigue n'évite pas les longueurs propres à Jules Verne, entre considérations scientifiques et états d'âme, mais les scènes d'action sont très réussies, voire impressionnantes, en
particulier l'ultime épreuve que les héros traversent au cœur d'un volcan. Au bout du compte ce voyage au centre de la terre aura été une sacrée aventure !
Septembre 2018