Le château de Versailles en 1875. La reine Marie-Anne Ière, petite-fille de Louis XVII, est la deuxième femme de toute l'Histoire de France à accéder au trône, succédant ainsi à sa mère Anne Ière.
La jeune Louise travaille à son service en tant que fontainière et mécanicienne responsable de l'entretien des jeux d'eau du jardin.
L'automate de Versailles
Envisageant l'achat d'un automate, la reine Marie-Anne Ière envoie Buisson, son maître mécanicien, à Strasbourg. Consciente que sa position en tant que femme à la tête du royaume lui vaut convoitises et jalousies, elle charge Louise d'accompagner Buisson. Celle-ci surprend des conversations et agissements suspects.
Tempus fugit
Marie-Anne Ière reçoit deux invités anglais : Mycroft et Sherlock Holmes, curieux d'en savoir plus sur le système d'irrigation des jardins. Lors de la visite commentée par Louise, plusieurs incidents surviennent... Qui a dessiné cet étrange symbole dans l'Orangerie et pourquoi ?
La bête
La Ménagerie de Versailles reçoit un nouveau pensionnaire : un loup des Cévennes, Rémus. Mais celui-ci s'échappe de son enclos. Des attaques ne tardent pas à être signalées dans les environs. Or Louise a repéré une serrure volontairement endommagée... Cependant la bête décrite semble de bien plus grande envergure que Rémus...
Mon avis :
Quand un vent steampunk souffle sur Versailles !
C'est dans un Versailles utopique que se déroulent les trois nouvelles de ce recueil : en 1789 Louis XVI a écouté les revendications du Tiers-Etat et la monarchie est restée au pouvoir. Mais la véritable originalité du livre, ce sont toutes ces machines à vapeur qui peuplent le quotidien de l'héroïne et de ses compagnons : le petit train des employés du château, le carrosse mécanique, le chariot à vapeur, le dirigeable privé de la reine... Autant de moyens de transport insolites dans l'univers érigé par le Roi Soleil ! Les distractions sont elles aussi mécanisées, avec un "théâtre de marionnettes métalliques" et "un orchestre d'humanoïdes"... C'est la révolution industrielle à Versailles ! Des automates qui, malgré tout, laissent "mal à l'aise", du fait notamment des mauvaises intentions de ceux qui les manipulent...
Les histoires tournent en effet autour des complots ourdis contre Marie-Anne Ière, considérée par beaucoup comme une "usurpatrice". Si l'on apprend plein de détails sur les jardins (ce qui change de la cour), celles-ci manquent néanmoins d'une intrigue à la hauteur du cadre mis en place. La première joue sur la peur suscitée par l'automate. La deuxième mise sur un jeune Sherlock Holmes insolent et dédaigneux (mais déjà perspicace) sur les traces d'une confrérie "d'hommes aux manteaux noirs". La troisième rappelle la bête du Gévaudan. Deux personnages se distinguent au fil des récits : Nicolas le jeune garde amoureux et Marthe la vétérinaire complice, que l'on devrait retrouver dans les prochaines aventures de Louise.
Patricia Deschamps, juin 2018