Ren est un garçon de quinze ans complexé par sa petite taille. Maltraité par ses pairs face auxquels il se sent impuissant, il contient quotidiennement sa rage. Mais le hasard amène ce lycéen à découvrir l’art qui saura faire éclore son talent insoupçonné : le judo.
(4e de couverture)
Mon avis :
Ce n'est pas souvent que le judo est abordé en littérature jeunesse alors je suis contente d'avoir trouvé ce manga, d'autant que ce sport m'est familier. Petite cerise sur le gâteau, c'est une situation de harcèlement qui est à l'origine de l'engouement du héros pour cet art martial qu'il découvre (et qui ne semble pas très populaire, c'est étonnant au Japon).
Le récit s'ouvre sur des scènes humiliantes où l'on voit Ren, élève de 2de, "encore en train de se faire esclavager par Makabé et sa clique". De petite taille (et il ne sera jamais "grand et fort" vu le gabarit de son père), Ren ne fait pas le poids face à Makabé l'obèse qui lui impose toutes sortes de corvées et le frappe pour s'amuser. Jusqu'au jour où Ren voit Makabé se faire mettre au sol par un moins costaud que lui grâce à une prise de judo. La démonstration a pour but de lui faire comprendre qu'il a d'autres capacités que sa taille pour se défendre: "Sa force et son acharnement sont des armes sans pareil".
Si l'épisode du soutien-gorge m'a semblé un peu racoleur, juste prétexte à zoomer sur les formes de Nozomi, les scènes de combat sont plutôt réussies, avec un bon rendu du mouvement malgré un trait noir un peu trop prononcé à mon goût. J'ai été surprise par le personnage de Hyûma qui est tout le contraire de l'esprit du judo: le judoka se montre méprisant, colérique voire agressif.
Si les débuts de Ren sur le tatami sont laborieux ("Tu croyais pouvoir t'entraîner tout de suite avec nous? Tu rêves!"), celui-ci a néanmoins retrouvé le sourire ("Jusqu'ici je ne faisais que fuir"), déterminé à "répéter... répéter..." les premières techniques qu'on lui enseigne ("la mémoire de ce mouvement doit être gravée dans ton corps"). C'est d'ailleurs ce que signifie le titre de la série (uchi=frappe ou attaque, uchikomi=répétition d'attaques).
Mais l'arrivée imminente du nouvel entraîneur risque de perturber le club...
Patricia Deschamps, novembre 2021
Devenu un membre à part entière du club de judo de son lycée, Ren met toute son énergie dans l’entraînement. Mais l’arrivée du professeur en charge du club – une jeune femme aux formes plantureuses – va semer la zizanie dans l’équipe qui a pourtant besoin de toute sa concentration pour préparer le match imminent contre le lycée d’élite de Tachikawa…
(4e de couverture)
Mon avis :
Ce deuxième tome se concentre sur l'entraînement des judokas en vue de l'affrontement avec le lycée Tachikawa. Le contraste est saisissant entre les deux clubs: d'un côté, cinq lycéens dont un novice; de l'autre, des participants si nombreux et féroces qu'on croirait une armée! Parmi eux, le rival de Haruki (celui qui a recruté Ren), prénommé Sogo, dont Ren a fait la connaissance lorsque celui-ci a agressé Makabé dans la rue ("Un esprit flasque dans un corps flasque", j'adore).
Entre deux débarque la nouvelle responsable du club, Matchika Yaotomé, une femme superficielle ("sortie de nulle part") qui ne s'y connaît rien en judo et qui, selon moi, ne sert à rien d'autre que décrédibiliser l'histoire. Aussitôt arrivée, aussitôt repartie (tant mieux, "c'est n'importe quoi") et Ren peut reprendre ses exercices. "Il a une belle force de traction" mais ne sait évidemment pas s'en servir lors des combats. Peu importe, l'essentiel est de "dépasser ses limites physiques" afin de progresser.
Le volume se clôt sur une jolie morale: obnubilé par son duel avec Sogo ("Je ne me bats que pour moi"), Haruki réalise que "cette victoire doit être collective" et il est déterminé à se battre "avec toute notre équipe". Place au match!
Patricia Deschamps, novembre 2021
Le match amical contre le lycée Tachikawa commence enfin ! Ren et ses amis vont se mesurer à l’équipe de Sôgo, l’ennemi juré de Haruki. Après celui-ci, c’est au tour de Hyûma d’entrer sur le tapis pour tenter d’arracher une victoire à ces judokas appartenant à un club d'élites...
(4e de couverture)
Mon avis :
Je me replonge dans le monde du judo avec ce tome 3 dans lequel Haruki et ses camarades affrontent en équipe le lycée privé Tachikawa où se concentre l'élite de ce sport... Et je peux vous dire qu'ils font peur, ces judokas! Ce sont tous des grands costauds au crâne rasé et à l'air féroce, méprisants qui plus est ("Ils nous prennent vraiment pour des moins que rien").
Pour nos jeunes héros, ce match amical est l'occasion de prouver "le fruit de l'acharnement" dans tous leurs entraînements. Pour compenser le gabarit de son adversaire, Haruki a travaillé sa technique et Hyûma sa rapidité. Ce sont leurs deux combats auxquels on assiste dans ce volume. J'ai trouvé les scènes très réussies, le mangaka ayant su transcrire l'effet de mouvement tout en conservant la netteté des prises.
J'ai aussi apprécié les retours en arrière qui nous permettent d'en apprendre plus sur le judoka adverse, comme Jin (auto-proclamé) la tornade. Derrière l'arrogance se cache un adolescent qui a "tout abandonné pour consacrer ma vie au judo" (sa copine et ses beaux cheveux longs), ce qui l'a rendu à la fois triste et aigri. On comprend ainsi que leur vécu a une influence sur la façon de combattre des judokas.
Enfin, Mademoiselle Yaotomé, la coach sexy, surprend tout le monde en donnant des conseils judicieux au troisième combattant, Sadao! Avec l'obstination, l'esprit collectif est le second message véhiculé par l'histoire. On sent l'équipe soudée, alors que ceux du lycée Tachikawa sont tous des personnalités égocentriques.
Cela signifie aussi qu'ils ne vont rien lâcher et que le prochain épisode promet d'être tout aussi intense!
Patricia Deschamps, juin 2023