- Toutes les études montrent que le degré de popularité au lycée est un bon indicateur du niveau de revenus à l'âge adulte.
June, l'intello, n'a qu'une envie : que le lycée se termine pour que la vraie vie commence enfin. Oliver, le sportif, savoure chaque instant de cette année de Terminale qu'il juge essentielle. Ils ont grandi non loin l'un de l'autre, sans vraiment se connaître. Mais leurs mères ont décidé qu'Oliver, qui conduit, emmènerait June au lycée tous les matins.
C'est ainsi que deux univers opposés sont contraints de se rencontrer, dans l'intimité d'une voiture, et de débattre sur les sujets qui les séparent, au son de leur playlist commune.
Et si Oliver n'était pas le bellâtre sans cervelle catalogué par June ? Et si June était autre chose que la jeune fille prétentieuse et blasée qu'elle laisse paraître ?
(texte : service de presse)
Mon avis :
Un roman sentimental qui ne manque pas de mordant !
June a un sacré caractère. "Coincée tous les matins avec Oliver" dont elle exècre l'image de beau gosse, les fréquentations (le groupe superficiel et vulgaire des footballeurs et leurs pom-pom girls) ainsi que les goûts musicaux (qu'il lui impose pendant la route), elle ne fait aucun effort de conciliation, arborant un côté désabusé (parfois agaçant) et campant sur ses positions avec entêtement : "Nous sommes très différents toi et moi, nous ne voyons pas le monde de la même façon". Mais si ces trajets quotidiens sont "pleins de disputes et de conflits", ils vont néanmoins la transformer en profondeur.
On se doute en effet que derrière ses apparences d'indifférence ("rien de tout ça n'a d'importance"), June cache une sensibilité réelle. On se doute que ses sentiments à l'égard d'Oliver vont évoluer ("Je sais maintenant que Oliver est un type bien"), peut-être même étaient-ils présents dès le départ mais étouffés. On se doute de l'issue de cette histoire. Malgré tout elle nous capte, à travers son héroïne à la personnalité complexe qui se remet peu à peu en question et ces joutes avec son compagnon de route autour des valeurs de la vie, notamment cette année de Terminale qui marque un tournant dans leur existence. Cette jeune fille "donnant très bien le change", faisant semblant que rien ne la touche, finira par reconnaître que c'est sympa de faire partie d'un groupe, qu'elle avait tort de bouder les traditions lycéennes qui font tant de souvenirs pour plus tard, et surtout, qu'il n'apporte pas grand chose de rester avec un petit ami qui est "un électrocardiogramme plat".
Ce n'est qu'à la toute fin que son attitude trouvera explication (liée à son père). Ouvrant son cœur, elle finira par laisser affluer ce qu'elle ressent, au risque de libérer "un monde de vulnérabilité". Car qui veut profiter de la vie ne peut "se mettre à distance de tout" !
Patricia Deschamps, janvier 2018