Fin des années 50, Etats-Unis. David vit avec ses parents dans une résidence de standing où chaque famille semble mener une vie parfaite. Un soir d'été, en rentrant chez lui, il s'immobilise, frappé de stupeur : sa voisine Ruth marche nue sur la route, hagarde, la bouche en sang. Une apparition presque irréelle. Ruth est-elle somnambule comme le prétend son mari ? Et d'où viennent les visions prémonitoires de la petite Nelly ?
(4e de couverture)
L'avis d'Anaïs, 15 ans :
J'ai déjà entendu parler du Wendigo qui est une créature surnaturelle maléfique, et je pensais que ce roman ferait davantage peur, qu'il y aurait plus d'action. Il se déroule dans les années 1950-60 alors il y a beaucoup de vocabulaire et de références que je n'ai pas. Le héros m'a agacé, il reste souvent paralysé au lieu d'agir, et les dialogues sont un peu lourds avec leurs nombreux "Il dit". Bref, pour moi, c'est une déception!
Mars 2021
Mon avis :
Ce roman est une excellente reconstitution de la société américaine des années 1950. L'auteur fait mille références aux films, feuilletons, musiques de l'époque, ainsi qu'aux émissions (radio, télé) et lectures les plus connues. Les personnages ont une vraie personnalité sans être caricaturaux, que ce soit les principaux protagonistes ou bien ceux qui gravitent autour d'eux: le jeune David entre jeux d'enfant et béguin d'adolescent, Bobby Lee le copain de toujours, la belle voisine madame Bannerman, Peabody le vieil excentrique qui vit dans la forêt, etc.
Cependant toute cette ambiance vire rapidement à l'écriture nostalgique ("C'était le bon temps") et tous les détails sur cette période, qui n'évoqueront strictement rien aux jeunes lecteurs, finissent par devenir pesants. Surtout, l'ensemble manque cruellement de l'ambiance surnaturelle annoncée par le titre et la 4e de couverture... Le fameux wendigo, guère effrayant avec sa "tête de caribou" et son compagnon le lapin traducteur (surnommé Panpan car il fait penser à celui de Bambi...), ne fait guère d'apparitions dans le récit. L'ensemble manque de tension et de consistance. Même si le dernier tiers est plus prenant, il n'échappe pas aux longueurs.
Ainsi, mieux vaut en être conscient en démarrant sa lecture: même si cette histoire a une dimension fantastique, c'est la part historique qui est, selon moi, la plus prégnante.
Patricia Deschamps, mai 2021