Il se passait de drôles de choses, dans cette demeure. Et Poppy n'arrivait pas à les définir.
Poppy, qui vit dans un orphelinat, reçoit la lettre providentielle de sa tante Delphinia Larkspur qui propose de l'accueillir dans sa propriété.
Marcus est violoncelliste. Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'il reçoit l'invitation de L. Delphinium, le directeur de l'Académie Larkspur, à rejoindre son établissement !
Azumi est hantée par la mort de sa sœur. En cherchant sur internet des adresses de pensionnats le plus loin possible de chez elle, elle tombe sur l'Ecole Larkspur.
Les jumeaux Dash et Dylan en ont assez de jouer dans la même série télé depuis tout jeunes. Alors quand ils reçoivent un e-mail de Larkspur Productions pour tourner dans un film d'horreur, ils n'hésitent pas un instant.
Tous les cinq vont se retrouver au même endroit : l'entrée d'un mystérieux et inquiétant manoir qui semble bien différent de tout ce qu'on leur avait promis...
Mon avis :
Une magnifique couverture holographique et des pages grisées du plus bel effet, mais qui n'ont pas suffi à me faire véritablement entrer dans l'histoire.
Toutes sortes de phénomènes surnaturels gravitent autour des cinq héros. Poppy est la seule à voir la "Fille du miroir" et Marcus à entendre "son Musicien intérieur". Azumi est régulièrement projetée au Japon, dans la forêt où sa sœur a disparu. Dylan fait souvent des malaises aussi subits qu'inexpliqués. Ont-ils un pouvoir quelconque ? Sont-ils chacun hantés par un fantôme ? Et qui sont ces enfants affublés de masques d'animaux qui errent dans le manoir Larkspur et "jouent à nous faire peur" ?
Il faut attendre la moitié du livre pour que l'intrigue décolle enfin. C'est en fait le temps que mettent les adolescents à réaliser ce que le lecteur a compris dès le départ : les courriers qu'ils ont reçu sont factices, ils ont tous été manipulés. Si "l'endroit dégage quelque chose de réellement malsain", les photos montages de qualité inégale et les scènes fantastiques plutôt convenues ne parviennent pas à créer une ambiance horrifique. C'est la découverte de Poppy, dans l'un des bureaux, qui apporte des éléments nouveaux : le manoir aurait été un orphelinat jusqu'aux années 1940 et le directeur portait le même patronyme qu'elle ! La jeune fille trouve également les dossiers des cinq enfants masqués, dits "les spéciaux"...
Son enquête apportera quelques éclaircissements par la suite. C'est d'ailleurs le personnage qui évolue le plus et le mieux : "Elle a pas mal d'idées, je trouve, notre Poppy". Il faut dire que l'orpheline, surnommée "la Foldingue" par ses camarades de chambre, manque cruellement d'attention et de tendresse, et malgré les circonstances, elle a trouvé en ses compagnons d'infortune une certaine forme de famille : "Ils pouvaient compter les uns sur les autres". A l'inverse Azumi est la moins attachante, elle se montre plus d'une fois désagréable. Le talent musical de Marcus fait littéralement de lui un envoûteur. Quant aux jumeaux, ils réservent une sacrée surprise !
A la fin du roman, des questions restent en suspens : "Pourquoi nous ?", "Qu'est-ce qu'ils attendent de nous ?". Et surtout, qui est cette "présence maléfique" qui anime la maison, modifiant son architecture à l'envi ? Pour autant je n'envisage pas de lire le tome suivant...
Patricia Deschamps, octobre 2017