Depuis que son papa est parti, Sami vit dans une cité avec sa mère en dépression et sa grande soeur qui l'ignore. Sami se console avec Goliath, le lapin nain que son père lui a offert pour qu'il se sente moins seul.
Alors qu'il discute sur un banc avec Ousmane le vieux sage sénégalais et Ayana la mère de son copain Oscar, ce dernier est victime d'une crise d'appendicite. Il faut l'emmener à l'hôpital de toute urgence ! Mais dans la précipitation, Sami oublie son lapin sous l'arbre où il joue. Quand il revient, Goliath a disparu...
Mais le pire reste à venir : à l'hôpital, l'infirmière a reconnu Anaya et elle sait que c'est une sans-papiers. Quelques jours plus tard, des policiers débarquent à l'école pour emmener Oscar...
Mon avis :
Plusieurs éléments m'ont chiffonnée dans ce roman... Dès le départ, j'ai trouvé que le dessin de la couverture n'était guère attrayant et le titre maladroit, même si je comprends bien l'idée de "tribu" qu'a voulue suggérer l'auteur : l'histoire se déroule en effet dans une cité, avec sa cohorte d'individus de tous âges et de toutes origines. Le problème c'est que ce petit côté "vieillot" se retrouve dans tout le livre.
Le style, la personnalité des personnages, leurs occupations et leurs répliques, tout a un goût de suranné... et ne correspond aucunement à la vie dans ce genre de quartier. Les enfants parlent, réfléchissent et agissent comme des vieux. L'atmosphère manque d'ambiance et tout le roman est plombé par l'accumulation des petits malheurs des uns et des autres. Quand on s'adresse à des jeunes de cet âge (le héros est en CM2 !), on aborde les sujets graves de manière plus optimiste, sinon c'est la déprime assurée !
Et justement je me suis demandée quel public était visé... Vu sa thématique et sa longueur, j'aurais opté pour des bons lecteurs de 5e voire 4e (comme Kiffe kiffe demain). Mais vu l'âge de Sami (10 ans) et ses préoccupations (j'ai perdu mon lapin !), l'identification risque d'être difficile. En tant qu'adulte en tout cas, je me suis fait force pour aller jusqu'au bout...
Patricia Deschamps, juin 2013