La France en 2052. François Deschamps est un jeune homme qui vient à Paris pour y attendre les résultats du concours d'entrée à une prestigieuse école de chimie agricole. Il souhaite également profiter de ce séjour pour voir Blanche, son amie d’enfance qui débute une carrière dans le show-business.
Mais quand le puissant producteur Jerome Seita, amoureux de Blanche, apprend l’existence de François, il fait jouer ses relations pour que celui-ci ne soit pas reçu à son concours. Dans la foulée, il demande Blanche en mariage (elle accepte), ce qui achève de plonger François dans un profond désespoir.
Pendant que ce drame se noue, des événements beaucoup plus graves sont en train de se dérouler : en effet la guerre éclate et la France se retrouve privée d’électricité. Le pays se retrouve dans le chaos et pour les trois protagonistes, survivre va devenir la préoccupation principale.
L'avis de Fabien, bibliothécaire :
Barjavel a écrit ce roman en 1942 en pleine période d’occupation. Souvent décrit comme un des premiers romans « écologistes », l’auteur y développe une vision du progrès très pessimiste que l’on trouve souvent dans la littérature de science-fiction. Considéré comme un classique du genre, il a plutôt bien vieilli et les descriptions d’un Paris futuriste sont par exemple extrêmement réussies. De même la réflexion sur notre rapport à la technologie reste pertinente, à tel point qu’on peut même établir un parallèle avec l’addiction aux écrans dont on parle tant de nos jours. La deuxième partie du roman, qui conte la fuite des personnages dans une France en ruine peuplée d'hommes et de femmes retournés quasiment à l’état sauvage, est très prenante également malgré quelques longueurs. Hélas les dernières pages posent un peu problème. En effet la nouvelle société mise en place et souhaitée par les protagonistes (par l’auteur également?) apparaît comme terriblement réactionnaire et plutôt sexiste. De plus, le style jusque là fluide et parfois poétique, s’alourdit considérablement et le lecteur n’est pas loin d’être assommé par le ton sentencieux adopté dans ce final ! La lecture de Ravage laisse donc une impression mitigée mais c’est un roman qui reste passionnant jusque dans les réserves qu’il peut susciter.
Patricia Deschamps, février 2018