Pris au jeu

roman de Bernard FRIOT

Mauvais jour pour Victor : sa tante, Michèle, vient déjeuner à la maison. Or cette femme est un véritable tyran. Et voilà en plus que la mère de Victor est obligée de s'absenter. Une fois seule avec Victor, l'horrible femme se met en tête de le faire jouer à un jeu de l'oie... grandeur nature.

Dans cette partie, l'appartement servira de plateau de jeu. Victor n'a pas vraiment le choix : le jeu s'engage. Qui tombera dans le puits ? Qui se perdra dans le labyrinthe ? Et, finalement, qui gagnera sain et sauf la case 63 ?

(4e de couverture)

Mon avis :

Un jeu de l'oie grandeur nature à travers l'appartement, quelle idée géniale ! Mais quand il est mené par une tante méchante voire "folle", la situation tourne au cauchemar... Michèle est vraiment un personnage exécrable ! Jusqu'à ce qu'elle se retrouve dans le noir... Là elle redevient "une petite fille" apeurée et c'est très drôle ! Une faiblesse dont Victor profite pour renverser les rôles... et faire savoir à sa tante ce qu'il pense d'elle ! Par ailleurs j'ai trouvé les dessins très sympas, vraiment expressifs.

Mais le véritable thème au cœur de ce roman, c'est la relation avec le père, ou plutôt son absence. "Quand maman est tombée enceinte de moi, il l'a quittée et n'a jamais voulu me voir" : tante Michèle sait que le sujet est sensible et en profite odieusement ("T'es comme ton père, un faible..."). La peine de Victor est touchante, comme ses efforts pour la cacher. Mais enhardi par l'épisode de la coupure de courant, il trouvera la force d'affronter à la fois la mauvaise femme et son chagrin. Libéré de l'une comme de l'autre, il comprendra que peu importe le passé, c'est vers l'avenir qu'il faut se tourner.

Encore une chouette histoire de la collection "Flash fiction" !

Patricia Deschamps, décembre 2018