Mais pourquoi Silas a-t-il demandé à son père de partir en mer avec lui, sur son bateau de pêche ? Lui qui a le mal de mer ! La seule fois où son père l'a pris à bord, la sortie a tourné à la catastrophe. Mais le garçon promet d'être à la hauteur, et Yannick accepte, un peu à contrecœur. Le lendemain, à quatre heures du matin, père et fils quittent le port dans leur petite embarcation...
(4e de couverture)
Mon avis :
Un père bourru et méprisant, face à un petit garçon qui veut faire ses preuves pour se rapprocher de lui ("Je ne suis plus un gamin").
J'aime beaucoup la collection Dyscool adaptée aux dyslexiques avec son code couleur pour désigner les personnages (dans la narration comme dans les dialogues) ainsi que sa mise en page aérée. Je sais aussi l'amour de Cathy Ytak pour la Bretagne et la mer! C'est donc avec plaisir que je me suis plongée dans cette histoire touchante d'un fils affrontant le mal de mer (comme je le comprends!) afin de partager un moment de complicité avec son père.
Silas a le sentiment que "son père ne s'intéressera jamais vraiment à lui (...). Qu'il n'aime que la pêche". Et il est vrai qu'une fois en action sur son bateau, Yannick est transformé, animé d'une "joie communicative": "Les oiseaux, Silas! Ce sont eux qui disent où se trouve le poisson. La pêche va être bonne!". On sentirait presque l'odeur des embruns!
Mais Silas est à nouveau malade (il paraît qu'au fil du temps, "le corps s'habitue à garder l'équilibre dans un espace en perpétuel mouvement"...), ce qui agace son père et gâche un peu la sortie.
Et voilà que le brouillard se lève, que le traceur (de cartes) tombe en panne... et c'est l'écueil. C'est là que le jeune Silas se révèle: malgré la dangerosité de la situation, il ne panique pas, appelle les secours et s'occupe de son père blessé. Une attitude courageuse qui ne peut que changer le regard de son père sur lui.
Merci Cathy Ytak pour cette jolie histoire qui redonne confiance et espoir aux enfants réservés!
Patricia Deschamps, mai 2023