Dès la petite enfance, Élisabeth dessine du matin au soir. Élevée en nourrice puis dans un couvent parisien, elle ne rejoint véritablement ses parents qu'à l'âge de dix ans. Mais c'est bien plus tôt que son père, artiste lui-même, l'encourage et lui devine une grande carrière de peintre. Quand il meurt subitement, Élisabeth n'a que douze ans. D'abord effondrée, elle reprend peu à peu ses pinceaux et affirme son talent...
Mon avis :
Nous sommes en 1766, Elisabeth Vigée a 11 ans et elle dessine déjà partout, tout le temps. Son père, portraitiste passionné par son métier qui lui a transmis son enthousiasme et son talent, l'encourage, persuadé qu'elle ira loin. Sensible aux paysages, Lisette étudie les couleurs et les nuances, et son père la laisse assister à ses séances de travail, voire à réaliser certains éléments de ses tableaux! La mort de son papa ne l'empêche pas de continuer son apprentissage, notamment dans des ateliers réputés (Davesne, Doyen, Briard) où ses compétences sont louées, même s'il n'est pas toujours facile de faire sa place dans ce milieu masculin.
Le personnage de son frère Etienne, très militant, donne un aperçu de la situation historique de l'époque. Lisette est fascinée par la cour et le faste de Versailles, mais pour Etienne, le roi Louis XV est un incompétent, un "paon gonflé d'orgueil" qui se laisse mener par ses maîtresses (Madame de Pompadour puis la comtesse du Barry). Pendant que les nobles étalent leur luxe, le peuple crie famine.
Le récit, écrit sous forme de journal intime, évolue ainsi entre le quotidien de la jeune artiste-peintre (la préparation des couleurs, les premières commandes) et le monde de la noblesse dans lequel elle est peu à peu introduite. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de Marie-Antoinette qui, à 14 ans comme elle, vient de quitter sa famille "pour venir dans notre pays épouser un inconnu". Lisette ne le sait pas encore, mais un jour elle fera son portrait...
L'ouvrage se clôt sur une partie documentaire permettant de savoir ce que devient ensuite Elisabeth Vigée (Le Brun) et dans quels musées découvrir ses tableaux.
Patricia Deschamps, avril 2023