Que l’on soit fille ou garçon, les injonctions portant sur ce que l’on peut ou doit faire - ou non - de son corps et de son apparence sont la norme. Role models, histoire des vêtements, anecdotes... Ce petit manifeste illustré est fait pour prouver avec humour que chacun.e a bien raison de vouloir faire ce qui lui plaît avec son corps et ses vêtements !
Mon avis :
Dès le départ, l'autrice est claire: ce livre encourage à "faire ce qui te plaît avec ton corps et tes vêtements", l'objectif étant que chacun·e parvienne à "être heureux·se de la façon qui te convient"! Elle fait le tour de tous les éléments de beauté en démontrant, à travers des exemples historiques, que la plupart des stéréotypes de genre n'ont pas lieu d'être.
Le maquillage, par exemple, était très utilisé dans l’Égypte antique, que l'on soit femme ou homme. Louis XIV le Roi-Soleil est un excellent exemple de son succès chez les nobles. Le maquillage est également prisé par les peuples autochtones d'Amérique.
Par ailleurs, dès l'Antiquité, "les hommes utilisaient des matières premières pour se teindre les ongles" et "se sentir beau". Les chaussures à talons hauts étaient le quotidien de Louis XV, homme coquet... et complexé par sa taille. Plus récemment, elles ont eu beaucoup de succès chez les rock stars et les fans de disco.
Saviez-vous que, sous l'Antiquité, la jupe courte était considérée comme un habit très viril? Aujourd'hui encore, kilt, sarong, longhi, pagne et paréo sont toujours portés avec élégance et décontraction par des hommes. La journée de la jupe, célébrée le troisième vendredi de mai, a été mise en place "pour manifester contre le sexisme et les inégalités de traitement entre les filles et les garçons". Quant à la robe, qu'elle soit appelée kimono, djellaba, burnous ou caftan, elle est portée tous les jours par des hommes.
Alors, ouvrons les esprits! Les portraits proposés (Jean-Paul Gaultier, Rosa Bonheur, Marc Jacobs, Frida Kahlo, David Bowie) mettent en avant des personnalités qui ont osé la différence. Pourquoi devrait-on distinguer les parfums "pour hommes" et ceux "pour femmes"? Autrefois la couleur rose était un symbole de virilité et de pouvoir. C'est pendant la Première guerre mondiale que les femmes ont commencé à couper leurs cheveux très courts: c'était moins de contraintes pour leurs nouvelles tâches. Il en va de même du pantalon qui leur a apporté la liberté de mouvement.
Actuellement, c'est la pilosité qui est au cœur des débats: de nombreuses stars, actrices et top models revendiquent leur "droit au poil". Au lieu de se préoccuper des convenances, ne pourrait-on pas simplement "être soi"?
Patricia Deschamps, novembre 2023