Ninn a été trouvée bébé dans une des stations du métro parisien. Depuis, elle y passe tout son temps libre, ne quittant les tunnels que pour aller à l'école et rentrer chez ses tontons, les deux ouvriers qui l'ont adoptée.
Parmi les habitués du métro que Ninn croise tous les jours, il y a un vieux monsieur bizarre qui arpente les stations avec un filet à papillons... La fillette le pense un peu fou, jusqu'au jour où elle se met elle aussi à voir des papillons dans le métro ! "Ils vont vers Moloch ! Vers la ligne noire !", affirme le vieil homme avant de disparaître.
Qu'a-t-il bien pu vouloir dire ? Quelle est cette mystérieuse ligne noire dont il parle ? Et d'où proviennent les papillons qu'ils sont seuls à voir?
Mon avis :
Bande dessinée coup de cœur ! J'adore les illustrations, les couleurs, avec ce contraste entre l'univers sombre du métro et la luminosité naturelle de Ninn, le dynamisme de la mise en page... Les dessins en pleine page sont magnifiques ! Le scénario est lui aussi riche et rythmé, sans aucun temps mort, avec beaucoup de suspense, qui bascule dans le fantastique en cours de récit. Le personnage de Ninn, qui m'a fait penser à la petite Cerise, est particulièrement charismatique, entre espièglerie et fragilité. Le mystère plane autour de ses origines : où l'a-t-on trouvée exactement ? qui l'a déposée là et surtout, pourquoi l'a-t-on abandonnée ? Ce premier tome apporte déjà plusieurs éléments de réponse... tout en soulevant de nouvelles interrogations !
Une série prometteuse et qui devrait encore réserver de bonnes surprises !
Patricia Deschamps, janvier 2016
L'avis d'Anaïs (10 ans, en CM2) :
J'ai adoré cette bande dessinée ! Le dessin est super et l'histoire facile à lire. Il y a beaucoup de mystère et d'action. Ninn est une fille très curieuse, passionnée par le métro, un peu foldingue aussi de s'aventurer sur la ligne noire ! Et courageuse, parce qu'elle se retrouve plusieurs fois en danger. J'ai trouvé cette histoire passionnante ! Par contre la BD se termine en pleine action, et le tome 2 n'est pas encore sorti...
Janvier 2016
- J'en ai marre ! Marre de ce bled infernal ! Marre des géants psychotiques ! Des monstres volants ! Des décharges ! Je veux rentrer chez moi ! Tu m'entends ?!... Chez moi !
- Ninn !.. Tu es chez toi.
Les quais du métro Abbesses fleurissent d’avis de recherche : Ninn a disparu ! Si pour la police il est trop tôt pour s’inquiéter, pour Chad et Ulrika, ses deux meilleurs amis, il n’y a pas de temps à perdre: Ninn est en danger ! La jeune adolescente ayant évoqué son projet d’explorer les tunnels du métro, c’est en sous-sol qu’ils vont tenter de retrouver sa trace…
Tout au bout de la ligne noire, perchée sur son tigre qui lui sert de guide, Ninn a rejoint les grands lointains : un monde parallèle censé lui fournir toutes les réponses sur ses origines.
Texte : résumé éditeur
Mon avis :
Un album superbe ! D'entrée de jeu, j'ai été époustouflée par la beauté du graphisme : la construction dynamique des planches avec des vignettes de taille et de forme chaque fois différentes, un rendu du relief et du mouvement très réaliste, des couleurs tout en nuances qui donnent aux personnages volume et présence. J'ai savouré chaque planche, prenant le temps d'admirer le travail admirable des auteurs ! J'aime particulièrement les vignettes pleine page (celle représentant le fanal - le phare - est magnifique) et le passage dans l'escalier ("espace géométrique non euclidien") où les personnages défient les lois de la gravité et de la logique !
Le scénario n'est pas en reste, riche en mystère et en action. Le point de vue alterne entre Ninn et le tigre, secondé par un énigmatique "homme tacheté", affrontant toutes sortes de créatures plus ou moins effrayantes, et l'enquête menée par Chad et Ulrika qui les conduit au chasseur de courants d'air. L'album se clôt sur la fin de l'épisode mais celle-ci reste suffisamment ouverte pour qu'une suite soit envisageable...
Patricia Deschamps, avril 2017
L'avis d'Anaïs, en 6e :
Les dessins sont très beaux, très bien faits, mais j'ai parfois eu du mal à comprendre l'histoire. Il y a beaucoup de surnaturel, des créatures (comme les salamandres) dont je n'ai pas bien compris le rôle, et ce personnage étrange qui n'arrête pas de se transformer. J'ai aussi trouvé que la quête se terminait vite, je pensais que Ninn connaîtrait plus d'aventures avant de trouver les explications à ses interrogations. Mais ça reste une très bonne BD que j'ai pris plaisir à lire !
En procédant au nettoyage du fanal des Grands Lointains, Ninn et son tigre de papier tombent sur une vieille sacoche oubliée ayant appartenu au Chasseur de Courants d'Air. Parmi un bric-à-brac de choses sans intérêt, Ninn extrait un vieux journal relié de cuir. Il est daté de 1924 et écrit de la main d'une certaine Éponine, aviatrice. Ce journal permettra- t-il à Ninn de reconstituer un peu plus son roman familial ?
(4e de couverture)
L'avis d'Anaïs, en 4e :
J'ai trouvé le scénario confus et cela m'a beaucoup déstabilisée. Au début je ne comprenais pas grand chose : Où est Ninn ? Qu'est-ce qu'il se passe ? L'héroïne se retrouve en effet transportée dans un autre monde, ou bien une autre dimension, je ne sais pas trop, en tout cas l'espace et le temps sont perturbés et celui-ci semble s'arrêter. Il y a d'ailleurs un savant qui a fabriqué une machine pour cela. J'ai beaucoup aimé l'histoire autour du journal. On en trouve des extraits à plusieurs reprises, avec des pages sur fond de couleur et une typographie difficile à déchiffrer. Le plus étonnant c'est que lorsque Ninn appelle Eponine, celle-ci l'entend... Bref c'est un peu compliqué à suivre, heureusement le dessin est super bien fait ! Et clairement, il y aura une suite...
Mon avis :
Effectivement l'intrigue est dense voire complexe. Elle tourne autour du mystère de "la rame de minuit", cette nuit de janvier 1910 où l'on a inauguré une nouvelle ligne de métro dont tous les voyageurs se sont volatilisés... Quelques années plus tard, la fameuse Eponine a elle-même disparu en plein vol tandis qu'elle partait à la recherche de ces "oubliés". Les points communs sont nombreux entre l'aviatrice et la petite Ninn (l’acrostiche sur le mémorial, le symbole sur le lange, le nom du biplan...), ce qui entretient le suspense de l'énigme.
Une fois dans les Grands Lointains, on comprend que les gens vivent "dans un moment suspendu" qui rappelle la boucle de Miss Peregrine et les enfants particuliers. Le graphisme met en valeur les lieux qui oscillent entre architecture grandiose (l'hôtel Venezia et son entrée secrète est un "clin d’œil au Fantôme de l'Opéra qui sort en feuilleton à cette époque") et atmosphère angoissante: un épais brouillard y entretient un phénomène de "mirage" et autre "écho" et une "veuve sinistre" régente tout. J'aime particulièrement les scènes pleine page avec une grande image découpée en plusieurs vignettes horizontales (p.27) ou verticales (p.32-33).
Un album riche et passionnant !
Patricia Deschamps, février 2019