Neuf nouvelles réalistes

Le réalisme est au programme de français 4e. L'une de mes collègues faisant étudier "Mateo Falcone" à ses élèves, j'en ai profité pour lire l'ensemble du recueil.

La nouvelle de Mérimée nous emmène en Corse, dans le maquis. Mateo Falcone est un homme réputé et craint. Son fils Fortunato en est fier, il fait son malin, tenant tête au bandit qui lui demande de le cacher ainsi qu'à l'adjudant qui le traque. Mais ce dernier joue sur la convoitise du gamin pour le faire céder... et la réplique de Mateo Falcone sera sans appel. On ne plaisante pas avec l'honneur ("Maison d'un traître!") et la fin est saisissante.

Dans ce premier groupement consacré à la famille, on trouve également "Le papa de Simon" de Maupassant, qui raconte l'histoire touchante d'un petit garçon harcelé à l'école parce que "il n'a pas de papa". L'auteur met souvent en scène le quotidien de pauvres gens. C'est le cas dans "Aux champs", où une famille de paysans se voit proposer par un riche couple d'adopter l'un de leurs fils en échange d'une grosse somme d'argent. La fin m'a fait beaucoup rire!

Les trois nouvelles suivantes sont des "histoires d'amour malheureuses". Dans "Un mariage d'amour", Zola décrit deux amants hantés par leur crime. J'ai beaucoup apprécié l'écriture vivante de Maupassant dans "Histoire vraie", qui fait surgir les scènes sous nos yeux. Dans ce récit, un jeune rentier s'éprend de sa servante qu'il ne peut épouser pour des raisons de conventions sociales. Il trouvera un bien étrange moyen de se sortir de la situation...

Je ne connaissais pas Villiers de l'Isle-Adam autrement que de nom et je ne suis pas près de me plonger dans son œuvre! "L'inconnue" m'a semblé invraisemblable et sans intérêt. La scène du coup de foudre est très niaise, l'héroïne déclare être touchée par "un terrible malheur" qui n'est en réalité qu'un problème de surdité, ce qui ne l'empêche pas de tenir une conversation à l'homme épris d'elle. J'ai trouvé tout cela très bancal.

Le dernier groupement propose trois "regards satiriques sur la société du 19e siècle". Dans "Une victime de la réclame", Zola raconte l'histoire de Claude qui vécut toute sa vie (et mourut) en se fiant aux publicités des journaux. C'est assez drôle mais le récit est trop condensé selon moi.

Je n'ai pas relu "La Parure" que je connais bien car c'est ma nouvelle préférée de Maupassant. Mais j'ai apprécié le patois normand du "Petit fût", toujours aussi savoureusement drôle. On y suit le stratagème de maître Chicot pour que la vieille mère Magloire meurt rapidement et qu'il récupère sa ferme. L'auteur a vraiment l'art de la chute!

Patricia Deschamps, novembre 2024

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