Tous, ici, on s'est sentis rejetés par les autres et on s'est réfugiés dans nos écrans. (p.153)
Un jeu en ligne au succès planétaire. Trois ados en finale. Des pirates en embuscade. Qui remportera la partie ? Et surtout... Qui tire les ficelles ? En atteignant la finale d’un célèbre jeu en ligne, Alex va découvrir les coulisses des nouvelles technologies : les méthodes de manipulation utilisées par les géants du web et les risques d’addiction.
Mon avis :
"Entrez dans la Nébuleuse". Jouer en ligne à NEB donne à Alex le sentiment d'exister, loin des obligations et des moqueries du collège. Passer les niveaux les uns après les autres, c'est même faire ses preuves auprès de ceux qui dénigrent ses capacités. C'est un peu triste, selon moi, de chercher refuge dans le jeu plutôt que d'affronter la situation IRL, d'autant que son père ne demande qu'à l'aider. Un peu désolant également d'accorder autant de valeur à la capacité de réussir un jeu vidéo.
D'autant que "ce qui fait bondir l'audience dans ce jeu, ce sont les clashs ou les secrets, car il est beaucoup plus facile de choquer que de faire réfléchir". Comment avancer dans la partie sans en passer par là? Les points sont en effet déterminés en fonction des réactions suscitées chez les spectateurs ("Ils peuvent liker et utiliser une centaine d'émoticônes pour évaluer le dialogue entre les avatars"). On sait tous que, dans les espaces virtuels, ce sont les buzz qui attirent l'attention, bien plus que les contenus de qualité...
Cependant le roman insiste surtout sur la protection des données personnelles: il est facile sur Internet de retrouver "toute ta vie numérique". L'autrice insiste sur la technologie comme moyen de traçage et le business des données numériques: "Jouer en ligne, c'est se faire braquer, notre vie privée est devenue une marchandise".
Il est primordial d'alerter les jeunes mais j'ai trouvé que le propos était très maladroit, mal intégré à l'intrigue, et trop moralisateur. Et surtout, j'ai trouvé malvenu de la part de Caroline Solé de faire autant d'allusions à son livre "La pyramide des besoins humains", cela m'a donné l'impression d'une publicité grossière et déplacée.
Patricia Deschamps, novembre 2024