J'ai montré du courage, de la bravoure. Pas sur un champ de bataille, mais jour après jour: il m'a fallu tenir bon pour être une femme, une mère et une reine remarquables.
"Je suis une princesse en quête de liberté… mais mon père veut me marier, et organise une course dont je suis le trophée. Ulysse en est vainqueur. À ses côtés, je deviens reine d’Ithaque. Mais quand ma cousine Hélène est enlevée par le Troyen Pâris, Ulysse doit partir en guerre. Quand reviendra-t-il ? Suis-je destinée à l’attendre ? Je suis capable de bien plus !
Je m’appelle Pénélope et voici mon histoire..."
(4e de couverture)
Mon avis :
Si Pénélope n'a pas la beauté de sa cousine Hélène, elle fait preuve dès l'enfance d'une personnalité forte associée à un certain sens de la diplomatie. Son père le roi Icarios remarque assez tôt que "une fille peut être de bon conseil dans le gouvernement de la cité". Mais c'est finalement l'île d'Ithaque, patrie de son mari Ulysse, que Pénélope dirigera en son absence. Ulysse, Pénélope l'a choisi, même si celui-ci a fait preuve de ruse pour obtenir sa main.
Ce que j'ai trouvé dommage dans ce roman mythologique souhaitant donner la parole aux femmes, c'est que le récit est tout de même très centré sur le héros grec. Ainsi, presque rien n'est dit sur les vingt années que Pénélope a passées à attendre le retour de son époux. Par exemple dans le livre d'Isabelle Pandazopoulos, Pénélope, la femme aux mille ruses, l'autrice raconte comment elle a défendu farouchement mais habilement le trône, tout en élevant seule leur fils Télémaque. Là, elle ne fait que s'adresser à lui ("Je me demande où il se trouve, ce qu'il fait, ce qu'il ressent") et cette longue période est quasiment occultée.
Par contre la fin conclut bien le propos féministe: "Je suis la reine. Je continuerai à régner avec toi". Ce n'est pas parce que Ulysse est revenu que Pénélope va s'effacer!
Patricia Deschamps, mars 2024