Martiens, go home !

roman de Fredric BROWN

Folio SF, 2000, 224 p.
Folio SF, 2000, 224 p.

 

Enfermé dans une cabane en plein désert, Luke Devereaux, auteur de science-fiction en mal d'invention, invoque désespérément sa muse - de toute évidence retenue ailleurs - quand soudain... on frappe à la porte. Et un petit homme vert, goguenard, apostrophe Luke d'un désinvolte «Salut Toto !». Un milliard de Martiens, hâbleurs, exaspérants, mal embouchés, d'une familiarité répugnante, révélant tous les secrets, clamant partout la vérité, viennent d'envahir la Terre. Mais comment s'en débarrasser ?

 

(4e de couverture)

L'avis de Catherine, prof doc :

D’emblée j’ai aimé le style décalé et l'humour simple et facile.

Publié en 1954 (traduit en français en 1957), ce roman est le plus drôle que j’ai pu lire en science-fiction ! Toutefois il ne se résume pas, selon moi, à une grosse farce mais va plus loin que cela. On peut y trouver une critique acerbe de nos sociétés dont l’auteur se plaît à montrer tous les travers.

 

L'arrivée des Martiens est massive et prive les humains de toute intimité. A la différence des Monades de Silverberg (lu peu avant), cette privation n'est pas bien acceptée. L'humain d'ailleurs est décrit comme un être juste prêt à se saouler ou se battre contre les hommes verts. Rien de plus au départ. J’ai savouré ce côté railleur et délirant avec du rythme dans l’écriture et quelques phrases incisives.

Très amusant également lorsque l’auteur fait le point sur la situation mondiale et expose les effets néfastes d’une telle invasion, que ce soit au niveau politique, économique, psychologique… et avec moult jargons (pseudo) scientifiques. Et que dire du médecin qui « ne soigne pas » notre personnage principal : jubilatoire !

Brown est très souvent de connivence avec son lecteur ce qui ajoute un ton singulier à son écriture. La fin du roman en est un exemple certain ! Il semblerait que ce Brown prenne absolument tout en dérision, rien n’y échappe !

 

Concernant la date de parution, certes le roman est ancien mais à mon sens il n’a pas « mal vieilli » au contraire ! Il conserve un charme désuet comme si on lisait un roman historique se déroulant dans les années 60. J’ai aimé me retrouver à cette époque. D’ailleurs il est intéressant de replacer ce roman dans son contexte d’écriture, en 1954, bien avant les premiers pas de l’homme sur la Lune, et autres sondes ou satellite envoyés dans l’Espace.

J’ai trouvé l’ensemble très équilibré entre les trois parties, dont la seconde plus longue à raison : arrivée des Martiens / séjour des Martiens / départ des Martiens. Si cela peut paraître très basique lorsqu’on feuillette le roman, ça ne l’est plus en le lisant mais prend tout son sens ! L’intrigue est sacrément bien ficelée et les divers éléments habilement dosés ! Je pourrais m’étendre davantage sur ce point toutefois je ne veux rien spoiler pour un futur lecteur, ce serait vraiment dommage !

C’est un roman à lire, pour le meilleur et pour le Rire !

Mars 2020


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