Lorsqu'elle rentre chez elle ce soir-là, Luce découvre une maison vide. Sur le bureau, une courte lettre de sa mère lui apprend que
celle-ci est partie en Australie pour son travail. Tout a été organisé pour que sa fille ne manque de rien.
Sur le moment, Luce est ravie ! Elle est en conflit permanent avec sa mère qui n'apprécie ni son look gothique, ni ses amis et encore moins
la musique métal qu'elle écoute, alors elle est contente d'en être débarrassée pour quatre mois. Elle en profite d'ailleurs pour organiser une petite fête à laquelle s'invite son voisin, le beau
Léo dont elle tombe amoureuse, ainsi qu'une SDF avec qui elle va se lier d'amitié, Moony.
Mais plus les jours passent, sans nouvelles de sa mère, plus Luce s'interroge et s'inquiète. Elle finit par appeler au bureau, et apprend que la société n'a pas d'antenne en Australie... Pour
retrouver la trace de sa mère, la jeune fille commence alors une enquête qui la plonge dans son énigmatique passé...
Mon avis :
Cela faisait longtemps que j'avais lu un roman d'initiation aussi fort ! Le thème sonne juste et beaucoup d'adolescents peuvent se reconnaître : les rapports très tendus entre Luce et sa mère vont amener l'héroïne à s'interroger sur la vie et le passé de celle-ci car après tout, que sait-elle véritablement de l'enfance de sa mère et de l'histoire familiale ? Pas grand-chose, en fait... Luce, centrée sur sa propre détresse depuis la mort de son père, refuse de voir celle de sa mère et cherche même, plus ou moins consciemment, à l'entretenir. Le départ de sa mère va l'obliger à réfléchir à son attitude et à gagner en maturité bien sûr, mais c'est finalement en découvrant l'amour que la jeune fille va pleinement ressentir et comprendre le vécu de sa mère, et donc son comportement au quotidien. Une prise de conscience qui se fera progressivement (et sans aucune moralité de la part de l'auteur), tout au long d'un parcours aussi dépaysant qu'acharné en Espagne.
Cette deuxième partie du roman est particulièrement riche en descriptions à la fois évocatrices et poétiques des paysages andalous. La musique est elle aussi présente tout au long du récit et joue un rôle à part entière dans l'évolution du personnage de Luce. Maryvonne Rippert maniant la langue française avec beaucoup de justesse et de précision, elle a l'art de faire surgir les scènes et les émotions les plus diverses en un minimum de mots. On s'y croirait, dans cette magnifique ville de Grenade sous les "Olé !" des danseuses flamenco ! Et on s'y rendrait bien, même sans chemin initiatique à parcourir !
Patricia Deschamps, octobre 2012
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