Lou y es-tu ?

roman de Gilles ABIER

Après avoir passé douze jours dans le coma, Lou, 17 ans, se réveille enfin. Mais la jeune fille sportive, éprise de nature et de solitude, a changé. Ravie de sa nouvelle popularité et avide de contact, elle s'intéresse désormais à la mode et aux réseaux sociaux. Noah, son petit ami, et Armelle, sa sœur jumelle, ne la reconnaissent plus. Comment cet événement a-t-il pu la métamorphoser à ce point ? Où est passée " leur " Lou ? Bien décidés à comprendre ce qui pourrait expliquer ce revirement de personnalité, Noah et Armelle partent en quête d'autres patients qui seraient sortis du coma à la même période que Lou.

Mon avis :

Ce roman est agréable à lire mais j'ai trouvé l'intrigue longue à démarrer et aussi qu'elle évoluait peu au fil des chapitres: depuis sa sortie de coma, Lou est "métamorphosée" au point que "on dirait une autre personne". Les exemples de ce changement s'accumulent avec pour principale interrogation de la part de Noah: "Est-ce qu'il a envie d'être avec la personne qu'elle devient?".

Puis c'est la surprise: "Admettons qu'une autre personne se soit réveillée à la place de ma soeur"!.. Malgré cette révélation d'Armelle, le récit continue de traîner entre recherches de cas similaires, démarches pour retrouver les gens et les rencontrer. L'âme de Lou serait-elle dans l'une de ces personnes? J'ai trouvé cette seconde partie un peu ennuyeuse avec ses (longues) pistes qui tournent court. Si la situation permet à Noah de se rapprocher d'Armelle, on a le sentiment qu'il serait mieux d'oublier Lou, l'ancienne comme l'actuelle, et de passer à autre chose même s'il l'aime(ait) très fort.

Je retiendrai néanmoins cette belle réflexion sur l'amour: ce que l'on aime chez quelqu'un ne se réduit pas à son physique. Il n'est pas étonnant de vouloir quitter une personne qui ne ressemble plus, dans son attitude et ses goûts, à celle dont on est tombé·e amoureux·se. Ni de tomber amoureux de quelqu'un pour ce qu'il·elle dégage alors que rien ne laissait présager une quelconque attirance.

Patricia Deschamps, octobre 2024