Lorsque la civilisation s’est effondrée, le monde allait mal depuis longtemps. Bouleversements climatiques, émeutes, épidémies inquiétantes et dictatures... c’était un monde en bout de course, où l’on faisait semblant de vivre normalement. Le Grand Effondrement était inévitable, mais nul n’aurait pu imaginer ce qui allait suivre.
Quinze ans plus tard, Lou et Guillaume font partie des survivants. Elle est adolescente, lui a une trentaine d’années. Il l’a recueillie quand elle était toute petite. Réfugiés dans une ancienne villa perchée sur un mont des Flandres, ils savent que le danger peut surgir à tout instant.
L'avis de Catherine, prof doc :
Un roman postapocalyptique profondément émouvant, avec une touche de poésie en toile de fond.
On commence le récit avec deux survivants qui ne se quittent jamais : Guillaume, la trentaine, et Lou âgée de 16 ans. Ils se sont rencontrés au moment du Grand Effondrement, treize ans auparavant et se sont unis dans la lutte pour survivre. Ils n'avaient plus personne d'autre.
Puis on poursuit la lecture avec les souvenirs de Guillaume. On découvre alors ce qu'était le monde dans les années 2030, et ce qu'il est devenu un soir de 2040… et toute l'horreur de la situation.
Ce récit est totalement ancré dans le réel, en France, dans des villes existant clairement. C'est une habitude de l'auteur, et peu à peu j'ai également retrouvé des éléments déjà lus dans un autre de ses romans, Macha ou l'évasion, notamment la communauté à la campagne. Je me suis alors rappelé que le « Grand Effondrement » était déjà évoqué, il était à l'origine de la vie de Macha au moment de la narration. Ces divers écrits se rejoignent et nous donnent la vision d'avenir de l'auteur pour notre monde. Pas très rassurant ! Pas très glorieux !
J'ai aimé (car elle lui appartient et il sait l'exposer avec art) et à la fois détesté (elle ne me convient pas) cette appréciation très manichéenne de notre civilisation. de plus j'ai souvent trouvé les personnages très résignés et sans véritable rébellion, se contentant d'observer sans vraiment voir venir, sans oser ouvrir les yeux, ce qui reviendrait à accepter.
Mais si certaines idées, certaines pensées m'ont gênées, je n'en ai pas moins aimé ce roman si bien écrit, si bien construit ! Le talent de l'auteur est présent au fil des pages dans une écriture fluide, douce et onctueuse, qui nous emporte dans l'horreur la plus totale et parvient à nous dispenser tout de même quelques touches de poésie inoubliables. Il donne une humanité profonde à ses personnages principaux et les dernières pages en particulier sont vibrantes d'émotions !
Avril 2020
Épuisée, Lou revient vers la mer afin de se laisser mourir sur la plage où Guillaume lui a appris à nager. Marchands d’esclaves, pillards, Entre-Deux… avec son lot d’horreurs, la vie d’après le Grand Effondrement mérite-t-elle que l’on se batte encore pour elle ?
Plusieurs rencontres inattendues amènent Lou à continuer, malgré tout. Chez les Wims, elle découvre une communauté harmonieusement organisée sous l’autorité d’un Délégué. Mais c'est quand l’on baisse la garde que surviennent les pires dangers.
(4e de couverture)
L'avis de Catherine :
Deuxième volet de cette saga, avec toujours ce fond de poésie sur paysage postapocalyptique.
Les conditions de survie se compliquent à l'extrême avec l'arrivée massive de bougeurs du Nord. Aucun lieu ne semble sûr, pas même la communauté Wim pourtant si bien organisée. Certaines apparences sont parfois trompeuses et l'homme restera à jamais « un loup pour l'homme » comme écrivait Hobbes. Décidément une vision très pessimiste pour l'avenir… mais tellement crédible ! C'est en cela qu'elle en est effrayante.
J'ai autant apprécié ce tome 2 que le premier. Ecriture toujours aussi fluide, construction intéressante du récit en plusieurs étapes, rebondissements surprenants qui confèrent un rythme haletant à l'ensemble lui donnant la qualité de « page turner ».
Le personnage de Lou s'approfondit et devient inoubliable par sa force de caractère, son humanité, les valeurs en lesquelles elle croit et qu'elle défend bec et ongles. Et elle va croiser des personnages tout aussi emblématiques et d'autres hautement haïssables : ne faut-il pas de tout pour (re)faire un monde ?
Encore beaucoup d'émotions variées, de réflexions. Un grand roman !
Avril 2020