- sSStand up, boys !
Ouh là.
Hum.
Est-ce que je me suis évanouie ? Les pendeloques du lustre s'entrechoquent encore quelques secondes. La voix de ce type tuerait une vache à vingt mètres.
Parce qu'elle a un "comportement inqualifiable" en cours d'anglais, Lucie n'a pas eu le droit de participer au voyage à Londres avec sa classe. Dès lors, l'adolescente se fait la promesse de s'y rendre quand même, par ses propres moyens, avant la fin de l'année ! Et d'en ramener un gros pudding à écraser sur la figure de sa prof !..
Voilà donc Lucie en train de soudoyer un Indien ringard de sa classe, Abu : ayant un oncle à Londres, il y séjourne régulièrement avec sa famille. Mais impossible de réunir l'argent pour le billet d'Eurostar...
Heureusement une opportunité incroyable se présente à Lucie à la gare : Charlotte, fille de bonne (et riche) famille, lui offre son ticket parce qu'elle préfère rester à Paris avec son amoureux plutôt que de jouer les baby-sitters auprès de ses frères. Lucie prend donc sa place dans la somptueuse propriété de Sir Painswick... et comprend vite pourquoi Charlotte fuit sa famille !
Mon avis :
Ce qui accroche dès les premières phrases dans ce roman, c'est le style ! Un style incisif, vivant et plein d'humour qui donne immédiatement vie et relief au personnage de Lucie. Celle-ci interpelle même le lecteur à plusieurs reprises ("Sérieux, t"as cru que j'allais faire ça ? Tu me prends pour qui, mon frère ?"), et termine chacun de ses courts chapitres par une phrase de relance ("Et là, il s'est passé quoi ?", "Tu sais ce qu'il y avait dans le hall ?") qui pourrait sembler redondante mais qui se révèle au contraire diaboliquement efficace ! Car les pages défilent vite avec ce livre qu'on a bien du mal à refermer !
Une belle panoplie de personnages aussi détonants que l'héroïne gravitent autour d'elle, à commencer par la famille Painswick constituée d'un "clochard exhibitionniste" (Lawrence, l'aîné), d'un "nain prophète" (Cyril, le petit) et d'un "ogre à gros bide" (le père). Côté Pradesh, on trouve "l'oncle mafieux" et la "mère gouroute" - tout un programme. Bon, certes, Lucie est quelque peu excessive dans ses descriptions ! Et avec elle dans les parages, les situations dégénèrent vite. Rien d'extraordinaire dans ses péripéties, une légère baisse de rythme, même, en milieu de roman, mais on se laisse volontiers porter par la fraîcheur de l'écriture.
Patricia Deschamps, mars 2016
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