L'aîné, c'est Jean-A., alias Jean-Ai-Marre. Moi c'est Jean-B., le deuxième, surnommé Jean-Bon (ou James Bond pour ceux qui parlent l'anglais).
Entre le Grand Prix de l’écrivain en herbe organisé par le journal local, les après-midi en famille chez le coiffeur, la construction d’un igloo ou le jeu de "Bonjour Philippine", Jean-B. et sa ribambelle de frères ne manquent pas d’idées pour se distraire ! Sauf que papa et maman n’ont pas toujours l’air de penser qu’elles sont si géniales que ça…
En bonus, des conseils pour les écrivains en herbe : comment décrire un personnage, inventer des dialogues ou trouver un titre afin de créer ses propres histoires.
(4e de couverture)
Mon avis :
C'est un deux-en-un que nous offre là Jean-Philippe Arrou-Vignod: des petites histoires inspirées de son enfance, et comme "comme Jean-B., j'ai commencé à écrire très tôt", des pages libres entre les chapitres ainsi qu'un carnet final pour écrire ses propres histoires en suivant les conseils donnés.
Nous sommes à Cherbourg en 1969, au cœur d'une fratrie de... six garçons. Autant dire que la famille ne manque pas d'ambiance, entre chamailleries, bêtises et jeux bruyants! Se succèdent ainsi des saynètes de la vie quotidienne, joliment agrémentées d'illustrations couleur: la sortie dominicale au restaurant, la neige, le coiffeur, la cueillette d'amandes avec papi Jean... Il y a un petit air d'autrefois, avec des enfants sans télé qui puisent dans leur imagination pour s'occuper. L'humour est omniprésent, à la fois dans les situations et dans les dialogues. J'ai beaucoup aimé l'épisode de Maman "Au vrai chic parisien": les réactions de ses garçons sont très drôles face à sa nouvelle coiffure surprenante, et encore plus celle de son mari ("Tu ne vois rien de changé? - Si si... mais quoi...).
Entre deux histoires, l'auteur propose une rubrique "A toi de raconter!" avec des petits exercices d'écriture. Raconter une anecdote rigolote de famille, raconter une bêtise, écrire la suite du texte proposé, etc. sont autant d'occasions de glisser des conseils sur l'importance du brouillon, la construction d'un plan, l'emploi du passé composé, la mise en place d'un dialogue ou comment faire rire le lecteur.
A la fin du récit, un carnet d'écriture propose de créer un héros à partir d'une fiche personnage, d'apprendre à décrire (par exemple, un animal de compagnie), de s'entraîner à inventer des titres ou encore d'imaginer un code pour envoyer un message secret. Tous ces exemples sont concrets et précis, et des pages blanches sont chaque fois laissées à la disposition de l'écrivain en herbe.
C'est donc un livre sympathique que l'on appréciera aussi bien pour ses histoires seules et/ou pour ses exercices d'écriture!
Patricia Deschamps, mai 2022