Nelson est tout content de prendre le bateau pour rencontrer enfin sa correspondante étrangère. Fubalys est encore plus jolie que sur les photos échangées, ses parents sont très accueillants et le planning des sorties qu’on lui propose des plus alléchants. Alors pourquoi se sent-il mal à l’aise dans ce pays, pourtant si proche du sien ?
Mon avis :
Une belle histoire sur la différence.
12 doigts! La jolie correspondante de Nelson a des mains à "quatre doigts et deux pouces de chaque côté qui leur donnaient une étrange allure d'éventail"... Le jeune garçon est tellement obnubilé par cette "malformation" qu'il en oublie tout le reste: les beaux yeux verts de Fubalys, son sourire, et surtout la complicité qui s'est tissée entre eux au fil de leurs échanges épistolaires. Cette "main en horrible éventail", et d'autres particularités physiques qu'il découvre à la plage, provoque chez Nelson "une étrange et désagréable gêne" qui lui rend la situation insupportable.
La fin est triste mais néanmoins crédible. Elle pose également une interrogation: c'est quoi, "être normal"? Et pourquoi a-t-on parfois tant de mal à accepter ce qui est inhabituel? J'ai beaucoup aimé la scène où Fubalys, voyant la gêne de Nelson, pense qu'elle est due à sa singularité à lui, et tente de le rassurer ("Ça ne me gêne pas, tu sais, je te trouve très craquant comme tu es!"). Si la différence peut déstabiliser, elle est avant tout une belle occasion de s'ouvrir aux autres.
Ce petit texte d'Hubert Ben Kemoun existe en version bilingue français-arabe, idéale pour les élèves en UPE2A!
Patricia Deschamps, juin 2024
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