Les ficelles du crime

roman de Nathalie CHARLES

Louise, seize ans, fait des études de couture à Paris pour devenir styliste ou costumière. Avec sa copine de classe Rosa, le grand frère de celle-ci Manu et son meilleur ami Anthony qui est en bac pro menuiserie, ils se réunissent le soir pour préparer un spectacle de marionnettes pour enfants prévu le 26 décembre.


A l'issue d'une de ces soirées de travail, Louise rentre seule à pied chez elle. En passant devant le grand magasin L'Entrepôt, elle prend le temps d'admirer les vitrines de Noël décorées cette année sur le thème des contes de fées.


Sauf que la Belle au bois dormant de la vitrine ne dort pas : elle est morte... Et que Louise la connaît.

Mon avis :

Une enquête bien construite avec une idée de départ originale. La mise en place des personnages et de l'intrigue est bien menée, même si l'on a parfois l'impression d'être à une autre époque : l'héroïne est couturière, pauvre, a quitté sa campagne natale pour la capitale, vit dans une chambre de bonne et travaille à l'occasion pour un atelier clandestin ! On apprendra progressivement qu'elle cherche à échapper au destin familial (travailler dans l'exploitation agricole de ses parents) et que son choix de vie en fait une "bête curieuse" pour sa famille. "J'étouffe là-bas !" avoue-t-elle, "Je ne me sens pas à ma place." Hors de question donc de fêter Noël en famille...

 

Même chose pour Anthony dont la mère est partie un soir de réveillon, trois ans auparavant. Ajouté aux crimes que connaît L'Entrepôt, c'est un Noël plutôt sinistre qui est décrit dans ce roman ! Car les cadavres s'accumulent... L'enquête est menée par une jeune commissaire dynamique bien que malade, Florence Davant, secondée par son lieutenant Michel Garrigue. Les mises en scène, macabres, l'oriente rapidement sur la piste d'un psychopathe qu'elle démasquera à l'issue de plusieurs rebondissements pertinents.

 

La thématique des marionnettes, qui donne son titre au livre, est développée tout au long de l'histoire. Au sens propre, ce sont celles que fabriquent les quatre amis pour leur spectacle, aidés par M. Dupré, un vieil homme dont c'est le métier et qui condamne vigoureusement la société de consommation : "Je suis un dinosaure de l'ère du bois qui tente de survivre à l'ère du plastique." Au sens figuré, ce sont les victimes et la commissaire que le tueur manipule à sa guise : "Dans la pièce que j'allais construire," fanfaronne-t-il, "tous les acteurs agiraient selon ma volonté. Telles des marionnettes vivantes." C'est aussi le sentiment de Florence Davant : "Depuis les coulisses, [le tueur] tirait les ficelles, et elle, pauvre marionnette, dansait docilement." Heureusement elle finira par le démasquer, et le réveillon de Noël se révélera plus gai pour l'héroïne que prévu !

Patricia Deschamps, décembre 2014

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