Nous devons jongler entre rêve et devoir et, perpétuellement tiraillés entre les deux, trouver malgré tout notre bonheur.
Juillet 1687. Au lendemain d'une grande fête de nuit au château de Versailles, on découvre le cadavre d'une jeune fille dans le bosquet d'Encelade : Apolline, 17 ans, fille de la duchesse Herminie de Flez-Cuzy, a été étranglée et poignardée en plein cœur. Et ses bijoux lui ont été arrachés. A côté du corps, on retrouve l'arme qui a servi à la poignarder : un couteau de cuisine aux armes de la marquise de Montespan.
Dès lors Louis XIV ne veut pas que la police intervienne sur cette affaire, et il va confier l'enquête à Louis Alexandre Bontemps, fils de son Premier valet de chambre. Le jeune homme accepte la mission et, pour plus de discrétion, décide de prendre un pseudo : Mourlhame Kapell. Contre toute attente, il se fait aider par la suivante d'Apolline, Adélie, une jeune fille intrépide et intelligente.
Mon avis :
Evoquer Versailles à travers une enquête policière est une idée originale. Le choix d'un duo mixte permet au lecteur de s'identifier à l'un ou l'autre des enquêteurs. Adélie et Mourlhame ont chacun un caractère bien trempé et surtout un point commun d'importance : ils aspirent à un autre métier que celui qui leur est dévolu. La jeune fille voudrait être reconnue en tant que peintre, ce qui n'est pas une mince affaire à cette époque où les artistes sont tous masculins. Pourtant, son talent d'illustratrice est un atout d'importance dans l'investigation : en dessinant les lieux, les suspects ainsi que les fameux bijoux (la photographie n'existe pas encore !), Adélie apporte une aide précieuse à son compagnon. Celui-ci est également très à l'aise dans son rôle d'enquêteur : il souhaiterait d'ailleurs en faire son métier. Mener des interrogatoires, filer les suspects, œuvrer sous couverture (ils se déguisent souvent pour mener l'enquête en toute discrétion), les deux jeunes gens mènent le jeu avec brio.
Je n'ai cependant pas pleinement adhéré à cette formule historico-policière. L'enquête est bien menée mais sans surprise. Les personnages sont bien campés mais manquent de finesse psychologique. Et surtout, la vie à la cour de Versailles est nécessairement survolée par rapport à d'autres séries purement consacrées au sujet.
Patricia Deschamps, juin 2016