Saviez-vous que le Petit Nicolas est né sous la forme d'une BD en couleur ?
Sempé et Goscinny ont en effet inauguré les aventures du personnage par 28 planches parues entre 1955 et 1956 dans le magazine belge "Le Moustique".
En 1959, Goscinny transforme ses scénarios en histoires courtes et Sempé réalise de nouveaux dessins. La première aventure du Petit Nicolas paraît le 29 mars et c'est sous cette nouvelle forme que le personnage deviendra célèbre.
Mon avis :
C'est un plaisir de se replonger dans les aventures du Petit Nicolas à l'occasion de son 60e anniversaire ! Après avoir relu une dizaine de récits dans le bel album collector publié par les éditions IMAV (Le Petit Nicolas fait la fête), je découvre que les histoires de Goscinny avaient à l'origine la forme... d'une bande dessinée! Certes le dessin a vieilli (j'y ai retrouvé le style des Aggie et des Lily de ma mère que j'aimais lire quand j'étais petite!), et le garçonnet est plus rondouillard, mais on retrouve bien dans ces saynètes l'humour constituant la base de la série.
La plupart des planches mettent en scène le Petit Nicolas avec son papa, plutôt qu'avec les copains qui ne font que des apparitions et ne sont jamais au centre de l'histoire. Blédurt, le voisin, est déjà là "par dessus la haie du jardin". Les deux hommes ne peuvent s'empêcher de se chamailler et de s'empoigner, se montrant souvent pire que des gosses ! Le Petit Nicolas, même s'il peut se montrer espiègle (notamment chez le coiffeur et chez le photographe!), est avant tout caractérisé par cette naïveté qui ne le quittera jamais et qui nous fait toujours bien rire. Son père lui suggère régulièrement "des jouets moins dangereux" ou plus "tranquilles" mais chaque fois qu'il change d'activité, c'est encore pire!
J'ai particulièrement apprécié la dernière partie du livre dans laquelle nous sont proposées deux histoires, "Le vélo" et "La plage, c'est chouette", à la fois dans leur version originale sous forme de BD et de récit illustré : on peut y voir le travail d'adaptation de Goscinny et les variantes qu'il a mises en place. Même si c'est sympa de remonter à la genèse de l'œuvre, la version narrative est quand même plus prenante, avec son humour subtil et ses répliques devenues cultes ("Les papas, c'est toujours pareils, ils font les guignols").
Patricia Deschamps, mai 2019