Léo est dégoûté : il se retrouve avec les nazes de sa classe pour un jeu de piste dans la ville de Carcassonne. Soudain, au détour d'une ruelle, une séduisante inconnue les invite à visiter le musée des tortures. Pourquoi refuser ? Léo est loin de s'imaginer l'horreur qu'ils vont vivre dans ce musée labyrinthique...
(4e de couverture)
Mon avis :
La collection "Hanté" de Casterman propose des histoires horrifiques courtes mais plutôt efficaces. Dans celui-ci, Rachel Corenblit pose en quelques lignes des personnages ("Adrien la lose, les jumelles moches et Kiara la gitane") et un cadre tangibles. Le musée des tortures abrite en effet d'authentiques objets utilisés lors de l'Inquisition "pour faire avouer aux sorcières leur lien avec Satan". Cet "attirail perfectionné pour créer de la souffrance et une lente mise à mort" est d'autant plus glaçant que l'on sait qu'il a réellement existé... Tout est vrai dans ce musée, y compris les victimes et leurs hurlements, brr...
J'ai apprécié par ailleurs que Léo et son groupe aient une vraie personnalité. Le héros et son meilleur ami sont en froid depuis que l'un a pris ses distances ("Je croyais que tu t'apercevrais vite que les autres, les populaires, c'était du pipeau") tandis que l'autre a su garder sa "manière si originale de considérer la vie". Kiara est aussi toute en nuance comme le montre la scène du miroir ("Je suis belle, enfin!"). C'est en faisant preuve de sincérité envers les uns et les autres que Léo pourra se libérer de l'emprise de la femme hypnotique dirigeant le musée. On pourrait presque y voir un second degré d'interprétation (analyser ses actes et sentiments afin de se libérer de ses démons)...
Patricia Deschamps, octobre 2022
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