Le dernier ours

L'ours, plus sincère et plus sage que l'homme.

L'homme, face sombre de l'ours.

Plusieurs incohérences dans ce roman-cavale où l'héroïne - une soigneuse hantée par des cauchemars qui se shoote aux médicaments - réussit l'exploit de s'enfuir d'un zoo sécurisé en poussant un ours de 600 kg sur une table roulante, et à franchir un barrage de police au volant d'un fourgon enflammé conduit par un adolescent ! Sila et Lone ont beau être de jeunes délinquants dégourdis, ils forment tous trois une équipe plutôt improbable.

Plusieurs thématiques sont développées dans le livre : celle, écolo-politique, d'un Groenland en déclin, victime du réchauffement climatique qui fait fondre sa banquise et appauvrit ses eaux, conduisant à la fermeture de nombreuses conserveries de poissons et de crevettes, et à la mise en danger de certaines espèces animales. Victime de l'emprise d'autres pays aussi, s'appropriant ses richesses, comme le Danemark qui a longtemps colonisé le territoire et contribué à la disparition des traditions inuits.

Une thématique éthico-scientifique également, le bio-généticien Svendsen réalisant des expériences d'hybridation homme-animal. Enfin, et surtout, la relation quasi-fusionnelle que Karen vit avec Anuri, cet ours qu'elle comprend si bien et à qui elle voue sa vie.

Entre action et réflexion, Le dernier ours offre une histoire agréable à lire sur des thématiques d'actualité à défaut d'être originales.

Patricia Deschamps, février 2014