Le dernier hiver

de Marcus MALTE

Souvent les hommes sont bêtes. Mais contrairement aux bêtes, parfois ils sont méchants.

Il se sera appelé Lenno, Colonel McKinsey, Perrine, Maman, Mister Freeze, Charlie, Phurbu. On lui aura parfois donné le traditionnel nez en carotte, l'écharpe, les branches en guise de bras. Au soir de ses multiples hivers, il retrace son existence menée à travers les siècles et les continents.

Mais chaque renaissance lui montre aussi ce que l'homme fait à la nature, les guerres, les catastrophes industrielles, l'accaparement des ressources naturelles.

(4e de couverture)

Mon avis :

Une histoire racontée par un bonhomme de neige, c'est original! Enfin, plutôt l'esprit d'un bonhomme de neige, puisqu'il réapparaît plusieurs fois ailleurs (en Alaska, en Amérique du Nord, en Russie...), entre 1739 et aujourd'hui. A chaque fois un nouveau récit, de nouvelles rencontres. On le retrouve au milieu d'une meute de loups, pendant la campagne de Russie, en pleine ruée vers l'or.

On se demande longtemps quel est le message de ce petit livre. Au fil de ses vies et de son contact avec enfants et adultes, le bonhomme de neige voyage immobile et traverse les émotions humaines, portant un regard universel sur l'humanité: la souffrance, la violence (des guerres), la mort; mais aussi l'amour, l'amitié, la famille.

Cycle de vie après cycle de vie, d'un hiver à l'autre, "le temps défile" et le bonhomme de neige est toujours rattrapé par son destin de fondre au printemps... jusqu'à ce que le réchauffement climatique le fasse disparaître à jamais ("Je meurs. Et cette fois pour de bon.").

La fin mêle poésie et alerte: "Cette combe sera ma tombe. Parce que les neiges éternelles ne le sont plus. Je crains que vous soyez les prochains sur la liste."

Reste à savoir quelle exploitation faire de ce texte qui me semble difficile, pour les élèves, à appréhender seuls.

Patricia Deschamps, mars 2025