Le bon Antoine

roman de Marie DESPLECHIN

C'est la loi de Murphy, Antoine... La loi de l'Emmerdement Maximum... Quand elles peuvent empirer, il n'y a aucune raison que les choses s'arrangent. Une fois que c'est parti, le pire est presque toujours certain, mon pauvre Toto.

Gallimard jeunesse, 2015, 200 p. (Folio junior)
Gallimard jeunesse, 2015, 200 p. (Folio junior)

Rien ne va plus pour le pauvre Antoine !

Résultats scolaires qui s'effondrent, vie sentimentale moribonde, heures de colle à gogo, et voilà qu'il est injustement accusé de tagger les murs du collège ! Antoine sait bien que c'est Thomas le coupable, mais il préfère être une poire plutôt qu'un pourri qui balance son copain...

 

Le voilà donc obligé de se présenter au collège à 7h pendant toute la semaine, afin de réaliser des Travaux d'Intérêt Général avec l'équipe d'entretien...


Pour autant il n'a pas encore atteint les limites de la loi de Murphy : en binôme avec Bébé, une jeune mère célibataire, il se retrouve malgré lui avec un nourrisson sur les bras...

Mon avis :

Un roman qui oscille entre dérision et dépression.

Le pauvre Antoine, qui s'ennuie à mourir en cours, qui se fait taxer de paresseux et même (injustement) de délinquant, a une perception très négative de lui-même, entretenue par le regard des autres. Et la série de catastrophes qui s'acharne sur lui par un impitoyable concours de circonstances n'arrange pas les choses.

Un espoir naît avec les TIG : comme il fait le ménage avec sérieux, l'équipe d'entretien, et surtout la sympathique Bébé, lui renvoie une image plus valorisante que ses professeurs et la terrible CPE. A leurs côtés, il est confronté aux réalités de l'existence, gagne en maturité : "J'étais plus heureux, plus concerné et même plus éveillé quand c'était elle qui m'expliquait la vie".

Seulement voilà, Bébé n'est en réalité pas une mère très responsable, et Antoine se retrouve chargé de son "Chouchou". Revirement de l'intrigue pas très crédible, qui entraîne cachotteries et diverses magouilles avec les copains, et fait bien sûr regretter au héros de ne plus être dans l'ennui d'une salle de classe.

Pas grand chose d'autre à dire de ce roman qui est l'histoire banale d'un garçon ordinaire auquel on ne s'attache pas vraiment, sans morale particulière à part un douteux "Avant de faire n'importe quoi, demande à un flic". Et au passage une affirmation quelque peu consternante : "Les gens se trompent quand ils pensent qu'on les aime pour leurs qualités. C'est leur nullité qui les rend attachants"... Il ne risque guère d'évoluer, ce brave Antoine...

Patricia Deschamps, août 2015


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