En ces temps fort lointains habitait dans la ville de Solidor Illian, jeune apprenti sculpteur. Son habileté ravissait l'impitoyable Maître Koppel, délesté ainsi des tâches de sculpture. Les habitants de Solidor avaient développé une passion pour les oiseaux exotiques, et chaque maison comportait au moins une cage en bois, avec au moins un oiseau. Les écouter enchantait Illian. Un soir, tandis qu'il fignolait un petit rossignol sculpté dans un rebut de bois, Maître Koppel surgit, furieux, avant d'être apaisé par sa fille, émerveillée par la sculpture. Une sculpture dont ils étaient, à cet instant, loin d'imaginer les répercussions sur toute la ville...
(4e de couverture)
Mon avis :
C'est un livre superbe, la beauté de la couverture se prolongeant dans le graphisme intérieur dont on peut se délecter grâce au grand format. On est entre la bande dessinée et le conte, les phylactères alternant avec des textes narratifs et l'histoire se déroulant à une époque ancienne indéterminée (la Renaissance ?).
On s'attache vite à Illian l'apprenti boiseleur et ses magnifiques sculptures d'oiseaux. Le rythme est assez lent et il ne se passe pas grand chose dans le petit village de Solidor, le monde d'Illian tournant autour de son ignoble maître Koppel et sa jolie mais inaccessible fille Flora.
Passionné par les volatiles, le jeune homme se désole de voir que "son don avait chassé les oiseaux de la ville". En effet, les habitants libèrent leurs oiseaux au fur et à mesure qu'ils achètent les créations du jeune homme. Mais ceux-ci ne sont-ils pas mieux relâchés dans la campagne qu'en cage? Par contre j'ai trouvé pertinente la réflexion sur les effets de mode qui rendent les objets si éphémères. L'album se clôt tandis qu'Illian est à l'aube d'une nouvelle vie.
Patricia Deschamps, septembre 2022
Le talent d'Illian, jeune sculpteur, franchit les frontières de Solidor et suscite l'intérêt jusqu'à Bélizonde, seule cité dirigée par des artistes.
Un couple de grands maîtres sculpteurs, Tullio et Zenia, parvient à convaincre le jeune d'homme d'intégrer leur atelier. Leur souhait ? Le faire concourir à un grand événement qui leur permettrait de sauver leur savoir-faire.
(4e de couverture)
Mon avis :
J'ai trouvé cet album plus rythmé que tome 1, du moins dans sa première partie. On découvre avec Illian Bélizonde, la ville des artistes, dont les rues regorgent de sculptures en marbre. Tout comme l'héroïne du manga Arte, Illian apprend la vie en atelier, entre amitié et concurrence. Mais la pierre n'est pas son matériau de prédilection et le jeune homme ne cesse de douter. J'ai trouvé ce passage un peu long et convenu. Heureusement, la morale de l'histoire n'est pas l'idée de persévérance mais bien qu'il ne faut pas renoncer à ce que l'on aime et à ce que l'on est: un boiseleur... et un amoureux. Alors même si "le bois va revenir à la mode", rien ne sert d'insister, même si j'ai aimé la réflexion sur "le grand art" qui exprime "un point de vue sur le monde" et vise essentiellement à reproduire "l'émotion, la vision de son créateur".
Un troisième tome était prévu autour du personnage de Flora (le scénariste est décédé entre temps) mais je pense qu'il aurait été de trop. C'était une bonne idée de la part de l'illustratrice de clore le récit d'un épilogue sentimental.
Patricia Deschamps, septembre 2022