Londres, fin XIXème siècle.
Un groupe d'amis se retrouve chez l'un d'entre eux, un savant prétendant avoir fabriqué une machine permettant de voyager dans le temps et qui l'aurait emmené jusque l'an 802701 !
Il raconte ensuite le récit de ses aventures dans un monde quasi désertique, peuplé par les Elois, créatures inoffensives vivant en harmonie à la surface, ainsi que par les sinistres Morlocks, descendant eux aussi des hommes mais vivant sous terre.
Sa machine ayant disparu, le savant devra affronter cette tribu hostile pour pouvoir espérer retourner dans son époque.
L'avis de Fabien, bibliothécaire :
H.G.Wells commence l'écriture de son premier roman La Machine à explorer le temps en 1888 qui sera publié la même année dans la revue mensuelle de son université. Il le retouchera en 1894 pour finalement en publier une version définitive en 1924. Ce grand classique de la Science-Fiction ne séduit pas d'entrée, les premières pages étant dédiées à un discours scientifique assez austère et pour tout dire assez barbant. Il faut donc s'armer d'un peu de patience pour rentrer enfin dans l'histoire et embarquer avec notre héros pour un voyage étonnant.
Le style de Wells, simple et imagé, fait que le lecteur visualise parfaitement ce monde de l'an 802701. Le peuple des Elois et son bonheur béat va d'abord émerveiller puis intriguer le narrateur (voire lui taper sur les nerfs!) mais lorsque celui-ci découvre l'existence des Morlocks, sa vision de ce monde trop parfait va se trouver chamboulée. Et c'est là que le roman dépasse le cadre du roman de SF classique pour proposer une vraie réflexion sur l'évolution de l'homme et de la société. A l'heure où le fossé se creuse de plus en plus entre les classes aisées et les classes pauvres, La Machine à explorer le temps, avec ses Elois oisifs et ses Morlocks laborieux, offre une allégorie étonnamment d'actualité. Au delà de cet aspect, ce court roman (qui a connu une adaptation cinématographique célèbre en 1960 et une autre moins heureuse en 2002), est un trépidant moment de lecture qui se lit d'une traite et qui mérite son statut de classique... intemporel.
Mars 2019