La Famille Potofeu tient un petit restaurant place des Vosges à Paris. Le père est cuisinier, la mère est à la caisse, les trois filles aident en salle, ainsi que le fiston. Mais, si vous allez faire un tour dans l’arrière-cuisine, vous serez bien surpris !
« La truffe des Vosges » cache en réalité une confrérie chargée d’aider les gens à réaliser les rêves qu'ils écrivent sur des listes. Mais il n'est pas simple de faire concilier la tenue d'un restaurant avec la réalisation de cette mission secrète... Les Potofeu ont une semaine pour faire leurs preuves: si, passé ce délai, ils n'ont pas finalisé les dossiers les plus urgents, ils seront radiés de la Confrérie!
Mon avis :
Un concentré de fantaisie qui fait du bien !
Tout commence dans l'effervescence d'un restaurant familial qui vient d'ouvrir. Les clients qui affluent, les commandes qui fusent, les plats qui circulent: on s'y croirait! Et puis une fois la porte refermée, changement d'ambiance: la cuisine se transforme en QG high-tech et la discrète grand-mère Babouchka en mafieuse tyrannique! La famille appartient en effet à une Confrérie ancestrale -mise à part la mère à qui il faut cacher cette activité secrète- ayant pour mission d'aider les gens à venir à bout des listes qu'ils rédigent sans toujours se donner les moyens de les mettre en oeuvre. Chaque chapitre débute d'ailleurs par l'une de ces listes, plus ou moins farfelue.
Quand Matthieu, le père, reçoit l'ultimatum de sa mère ("Je te donne une semaine pour résoudre ces listes-là!"), chaque membre de l'hétéroclite famille Potofeu se répartit le travail (même Alfred le sanglier aura son rôle à jouer!), sous les yeux cernés de notre jeune narrateur, Yvan. Yvan est le petit dernier, on n'ose jamais trop rien lui confier, surtout qu'il est constamment fatigué. Et pour cause! C'est lui qui, dans l'ombre, se fait le complice insoupçonné mais indispensable de Clémence, Pia et Douce, et même de son père ("Je veille, ils ne sont pas très doués"). Sous-estimé, méprisé par grand-mère Babouchka, il est pourtant celui qui (à l'image de l'auteur) sait le mieux "inventer, improviser toute la journée".
Bien heureusement, à l'issue de nombreuses aventures rocambolesques (mais où Paul Beaupère puise-t-il cette imagination incroyable? On ne sait jamais où il va nous emmener!), son talent sera reconnu ("Tu nous as aidés, sans toi, aucun de nous n'aurait réussi ses listes") et Yvan finira par "trouver ma place dans cette famille". Une famille solidaire et pleine de vie pour qui aider (et servir de bons petits plats!) contribue à rendre heureux... mis à part l'oncle Vladimir (homme brimé) qui réagit de manière inattendue en fin d'histoire, ce qui promet un tome 2 tout aussi mouvementé!
Patricia Deschamps, février 2020