Cher fils,
Ta mère et moi sommes très faibles et nous avons, au mieux, quelques jours encore à vivre. La plupart de nos voisins sont déjà morts. C'est horrible.
Au dernier journal diffusé par la télévision, ils ont annoncé que le virus se propageait dans le monde entier, c'est la pire épidémie de l'histoire.
Ils disent que pour des raisons étranges, cette maladie n'est pas mortelle pour les enfants de moins de douze ans, mais qu'aucun adulte infecté ne peut survivre.
Un virus mortel a exterminé tous les adultes. Seule avec son petit frère Todd, Lisa se débrouille pour se procurer de la nourriture en "visitant" les maisons et les boutiques abandonnées.
Mais le gang de Chidester, un groupe d'enfants dirigés par Logan qui jouent les gros durs, ne se gênent pas pour lui voler ses réserves en son absence.
Lisa décide donc de s'organiser avec les enfants de son quartier : elle s'occupe des provisions tandis qu'eux se chargent de former une milice.
Ni une ni deux, chacun s'attelle à la tâche qui lui incombe : placarder les fenêtres, concevoir des pièges, s'entraîner au tir. Mais le gang de Chidester n'a pas dit son dernier mot...
Mon avis :
Le dessin n'est pas extraordinaire mais l'histoire très sympa, dans la lignée de la BD Seuls de Gazzotti et Vehlmann : tous les adultes ayant disparu, les enfants sont obligés de se débrouiller seuls pour survivre.
La situation entraîne bien sûr des conflits d'autorité, tout le monde n'employant pas les mêmes moyens pour s'en sortir. Les plus mâtures, comme Lisa, se découvrent un talent inné de leader, tandis que d'autres, comme Logan, s'évertue à piller ce qu'ils ne sont pas capables de se procurer eux-mêmes... La petite héroïne est d'une initiative impressionnante, elle regorge d'idées et a le don pour motiver les autres à ses côtés. Parfois taxée d'égoïste par les autres, elle sait méditer sur les propos d'autrui tout en gardant une détermination à tenir un rôle qu'au bout du compte personne ne lui envie.
Le scénario est rythmé, bien construit et l'album se lit avec plaisir et intérêt. Le dessin manque parfois de subtilité, de petits détails, notamment dans les arrière-plans, mais il y a une véritable recherche dans la mise en page et l'enchaînement des vignettes. Même si le récit est complet, la fin est suffisamment ouverte pour permettre une suite (?).
A noter : cette BD est l'adaptation du roman The girl who owned a city.
Patricia Deschamps, mai 2015