Né en 1866, Herbert George WELLS est connu comme un précurseur de la Science-Fiction. Avec des romans universellement connus comme L’Homme Invisible, La Guerre des Mondes ou La Machine à Explorer le temps, il a en effet initié des pans entiers de ce genre si populaire aujourd’hui.
Mais Wells fut pas uniquement l’écrivain prolixe et souvent visionnaire que nous connaissons ; il fut aussi un penseur et un utopiste reconnu et respecté à son époque. Il a cherché par tous les moyens (écrits, engagement politique) à promouvoir l’idée d’un Etat Mondial, gouverné par une élite, où la Science et l’Education ferait progresser l’Humanité, garantissant la paix et le développement d’une société plus juste. La deuxième guerre mondiale aura raison de ses espoirs. Il décédera en 1946, en laissant une dernière œuvre très pessimiste.
Texte : Empire SF
Edward Prendick, seul survivant d'un naufrage en pleine mer, est secouru par un certain Montgomery qui le recueille à bord d'un navire à destination d'une île tropicale. Ce bateau transporte une cargaison d'animaux et Montgomery se trouve être l'assistant de l'inquiétant Docteur Moreau, un scientifique qui profite de son insularité pour se livrer à de multiples expériences.
Arrivé sur l'île, Prendick y découvre avec horreur une population de créatures mi-humaines mi-bêtes, le Dr Moreau tentant dans sa folie, de créer des hommes à partir d'animaux à l'aide de greffes et de transfusions atrocement douloureuses pour le cobaye. Les créatures sont ensuite lâchées dans l'île et doivent vivre selon des lois dictées par Moreau.
Mais ces lois vont finir par être transgressées et les monstres engendrés par se retourner contre leur créateur...
L'avis de Fabien, bibliothécaire :
Ecrit en 1896, L'île du docteur Moreau n'a rien perdu de sa puissance. L'atmosphère y est glauque et angoissante et l'on finit par se sentir réellement oppressé sur cette île maudite, d'autant que le style de Wells reste d'une redoutable efficacité.
Au delà du récit d'aventures et de science-fiction très bien mené et riche en rebondissements, on peut également y lire en filigrane une vraie réflexion assez pessimiste sur la science, sa morale et ses limites. On sent même poindre une certaine misanthropie dans les très belles dernières pages. Cette noirceur sous-jacente fait naître un malaise, plus subtil que celui provoqué par l'évocation détaillée des horribles expérimentations de Moreau.
L'île du docteur Moreau reste donc très recommandable (excepté pour une destination de vacances !) et fait partie des chefs d'œuvre de son auteur au même titre que L'homme invisible et La machine à explorer le temps.
Septembre 2015