"Quand on met la tête sous l'eau, on ne peut pas parler, OK ? Ce n'est pas pour autant que l'on devient idiot ! Eh bien, c'est ce qui arrive à Léo, c'est comme
s'il avait la tête sous l'eau et qu'il retenait son souffle."
Ce sont les grandes vacances et Léo s'apprête à partir en colo. Sa grand-mère est en effet
persuadée qu'il doit fréquenter des enfants de son âge si l'on veut qu'un jour le jeune garçon retrouve l'usage de la parole. Car depuis plusieurs mois, Léo ne prononce plus un mot...
Eve au contraire parle tout le temps, un vrai moulin à paroles ! Alors quand Léo s'installe à côté d'elle dans le car, il se dit que tous deux
forment une drôle d'équipe... Mais au fond ça l'arrange bien, que quelqu'un remplisse le silence à sa place ! Et puis Patrick l'animateur lui a
prêté un carnet et un stylo pour qu'il puisse quand même communiquer avec les autres. Sauf qu'il existe des situations où parler peut devenir une question de survie : une randonnée qui tourne mal, par exemple...
Mon avis :
Comme dans Le jour où j'ai raté le bus (du même auteur), le sujet est grave mais traité d'une manière résolument optimiste. Le petit Léo est bloqué par un traumatisme, cependant il est chouchouté par "les quatre femmes de sa vie" (sa mère, sa grand-mère et ses jumelles de tantes) qui l'entourent d'amour et de bonne humeur. Et puis à la colo il y a Eve, qui souffre d'un problème de langage à l'extrême opposé : elle parle tout le temps, y compris quand personne ne l'écoute et même quand elle dort ! Mais on devine derrière ce continuel babillement une certaine détresse affective... Eve et Léo ont tout simplement une façon différente de réagir à une situation qui leur pèse. En tout cas ces deux-là vont se trouver et s'apporter beaucoup l'un à l'autre, comme dans toute belle histoire d'amitié !
Patricia Deschamps, octobre 2012