Je déteste les gens qui se lamentent sur leur sort. Parfois tout ne va pas comme on le voudrait, on a peur et on doute, mais fuir la réalité en se cherchant des excuses ne mène à rien... C'est trahir les autres et soi-même !
Chiko a un don : elle est capable de voir le “fil rouge du destin”, un fil magique et invisible reliant les garçons et les filles dont l'union est prédestinée. Elle se sert de ce don pour jouer les «coach sentimental» auprès de ses camarades moyennant de l’argent, se faisant passer pour un membre de la mystérieuse organisation de “Musubiya” censée connaître la destinée des gens.
Mais Chiko se retrouve par hasard en présence des véritables membres de cette ligue... Et la voilà récipendiaire de shirogane, l'une des cinq bobines divines ! En absorbant les pouvoirs du fil blanc, l'adolescente a désormais le pouvoir d'agir sur les destinées des autres.
Mais cette faculté a une lourde contrepartie : Chiko est redevenue... une enfant !
Mon avis :
Un manga fantastique à l'intrigue riche et originale.
Tout démarre de manière classique : une adolescente apparemment comme les autres, amoureuse de son prof de calligraphie. Et puis la voilà responsable d'une mission : "unir un lien à une destinée". Chacune des cinq bobines divines est représentée par une couleur et associée à un élément naturel (celui de Chiko est le métal), et chaque Musubiya a un don et un rôle bien particulier. Aux côtés de l'héroïne, trois garçons, qui vont l'aider à développer et contrôler son pouvoir à travers différentes missions qui la confrontent à des "fantômes en plein désarroi" qui n'arrivent pas à trouver le repos. Certaines séquences sont effrayantes, certains esprits (comme le fantôme carbonisé du frère de Yuma) étant imprégnés de désespoir et de souffrance, ou de haine vengeresse.
Le récit n'est pas dénué d'humour, Chiko se disputant souvent avec son co-équipier Tsuna au sale caractère et se retrouvant dans des situations cocasses à cause de ses transformations en petite fille. Un certain mystère entoure les trois garçons puisque l'on ne sait pas grand chose d'eux ni de leur passé. On devine juste que sa famille manque à Tsuna ("Il y a des choses qui, une fois coupées, ne peuvent plus jamais être recollées") alors que Chiko, au contraire, rêve de s'émanciper du carcan familial: son père, obnubilé par son travail, ne s'intéresse guère à elle.
Un premier tome prometteur ! Mais attention, la série n'est plus commercialisée...
Patricia Deschamps, février 2016