Malartic, Québec, 1999.
Peu de temps après la mort de sa grand-mère, Camille, seize ans, est internée à l’hôpital psychiatrique. Son diagnostic: schizophrénie paranoïde. Pourtant, certaines personnes de la ville sont convaincues que l’adolescente n’est pas folle, que ce qui l’affecte n’a rien d’humain. Existerait-il quelque chose d’invisible à l’homme qui peut s’emparer de lui et détruire sa vie? Enfermée entre les quatre murs de cet hôpital, que fera Camille quand elle constatera que sa vie ne lui appartient plus? Pour quoi, ou plutôt pour "qui" vit-elle?
(4e de couverture)
Mon avis :
L'auteur nous met tout de suite dans l'ambiance avec sa préface dans laquelle elle nous présente, photos à l'appui, la ville de son enfance, Malartic, surnommée "la ville des fous" car connue pour son hôpital psychiatrique et les histoires inimaginables qui y sont liées. Des histoires basées sur des faits réels, qui tiendraient leur origine de l'incendie de la mine locale en 1947 dans lequel ont péri douze mineurs: "On raconte que l'âme de ces travailleurs frustrés n'a jamais quitté le sol de Malartic"...
Pour Camille, tout commence avec une partie de Ouija entre copines. Depuis ce soir-là, qui coïncide avec la mort de sa grand-mère adorée, l'adolescente commence à multiplier les épisodes d'hallucinations (elle voit l'image de sa mère, également décédée, et de sa grand-mère dans les miroirs), les "absences" pendant lesquelles elle trace des symboles infini jusqu'à se mettre l'index en sang, sans oublier les sautes d'humeur où ses proches ne la reconnaissent plus et dont elle ne garde aucun souvenir ("J'ai l'impression de ne plus être dans mon corps et de regarder une autre personne")...
Pour Daniel son père, cela ne fait aucun doute: comme sa mère, Camille est schizophrène. Les symptômes correspondent. La jeune fille, férue de films d'horreur, a une autre théorie: et si elle avait le don de communiquer avec les morts? Sa mère n'était peut-être pas malade non plus, mais "capable de voir des choses que les autres ne voient pas"? La vieille madame Langelier va même jusqu'à parler de possession... Le traitement médical de la mère de Camille n'a-t-il pas été un échec? Pour Victor, son petit ami, il faut tout tenter pour la sauver, y compris, pourquoi pas, un exorcisme...
Alors, maladie mentale ou hantise? Tout au long du récit, le roman oscille entre les deux. Présenté comme un témoignage (écrit à la 3e personne), il est complété par des extraits de journal intime qui lui donnent une dimension réaliste prenante, que l'on croit à l'histoire ou pas. Quoi qu'il en soit, j'ai bien envie de découvrir celle de William!
Patricia Deschamps, juillet 2021
Au cours de l’été 1991, une série d’incendies éclatent aux quatre coins de la ville de Malartic. Des corps d’enfants sont retrouvés à l’intérieur des résidences incendiées, mais personne ne sait comment ils ont atterri là. Rapidement, les Malarticois sont terrifiés, les gamins désertent les parcs, plus personne n’ose laisser son enfant sortir. Marie-Hélène et Mylène ont peur que leurs frères et sœurs soient les prochaines victimes. Mais ce qu’elles ignorent, c’est que ce qui les guette est bien plus dangereux qu’un pyromane…
(4e de couverture)
Mon avis :
Je suis déçue par ce deuxième tome que j'ai trouvé un peu creux et sans style. La narration au présent, les phrases courtes et simplistes, les dialogues plats enlèvent tout relief au fait divers paranormal. William le pyromane, qui donne son titre au roman, n'est qu'un personnage secondaire en arrière-plan. La première moitié de l'histoire est surtout consacrée à l'amitié ambiguë entre Mylène et Marie-Hélène, les deux véritables héroïnes du drame. La famille de Mylène, qui vient d'arriver dans la ville maudite de Malartic, s'est installée dans l'ancienne maison de William, désormais interné à l'hôpital psychiatrique.
Le roman revêt un peu plus d'intérêt quand les premiers phénomènes étranges interviennent: le froid dans la chambre de Mylène, ses crises de somnambulisme, les dessins prémonitoires de Marie-Hélène ("On dirait que je peux deviner des choses quand je dessine"). La fin, cinématographique, est trop vite expédiée à mon goût. L'ensemble est assez convenu, cependant j'en ai eu un bon retour d'élève, cela vaut donc la peine de le défendre!
Patricia Deschamps, juillet 2022