Jack London a eu une vie très courte. Il est né en 1876 à San Francisco et il est mort à l’âge de quarante ans dans son ranch californien. Il a passé sa jeunesse autour de la baie de San Francisco, gagnant sa vie en faisant des petits boulots avant de devenir mousse sur un bateau qui partait chasser le phoque. Il a raconté cette expérience dans Le loup des mers. Il travailla durement dans les usines avant de devenir vagabond et de connaître la prison. Quand la ruée vers l’or du Klondike se déclencha en 1897, il partit pour l’Alaska où il trouva très peu d’or, mais recueillit la matière de ses histoires les plus populaires comme Croc Blanc ou L’appel sauvage.
Revenu en Californie, il travailla d’arrache-pied pour devenir écrivain, milita dans les rangs socialistes, et connut le succès. Il décida de faire le tour du monde sur son bateau ultra-moderne, le Snark, mais l’aventure prit fin en Australie en 1908. Jack London décida alors de s’occuper de son ranch, tout en continuant à militer en faisant des conférences. Chaque matin, il continuait à écrire les mille mots qui lui permettaient de vivre. Atteint de maladies multiples, buvant trop, sa santé déclina et il mourut d’une crise d’urémie en 1916.
Source : Jack-London.fr - Site officiel français
A la fin du 19ème siècle, Buck, un chien mi-Saint Bernard mi-Colley vit tranquillement dans la luxueuse propriété de son maître le juge Miller. Mais la ruée vers l'or bat son plein et les chiens robustes comme Buck sont très recherchés car ils sont capables de tirer les traîneaux dans la neige et de supporter le froid intense.
Buck se retrouve donc kidnappé et transporté jusqu'au Grand Nord et confié tout d'abord à un dresseur qui le traite sans ménagement. Il est ensuite vendu à des convoyeurs postaux et découvre la vie de chien de traîneau faite de labeur, de violence et de rivalités.
Bien plus tard Buck croisera la route de l'aventurier John Thorton avec qui il développera une véritable amitié. Mais l'appel de la forêt que découvre progressivement Buck au fond de lui le poussera-t-il à quitter le monde des hommes pour retourner dans la nature ?
L'avis de Fabien, bibliothécaire :
Archi rediffusée à la télévision, la version cinéma (celle de 1972) de L'appel de la forêt a durablement marqué les gens de ma génération qui étaient enfants pendant les années 70. C'est donc avec les images du film en tête que j'ai entamé la lecture du roman. J'ai néanmoins rapidement oublié Charlton Heston et Michèle Mercier car tout le roman adopte le point de vue de Buck. Et c'est à mon sens le point fort du roman : Jack London arrive à nous faire ressentir les émotions, les doutes, les peurs du chien comme s'il s'agissait d'un être humain.
C'est que le parcours initiatique de Buck touche à l'universel : se faire une place dans la société, surmonter les obstacles, trouver sa personnalité et sa voie… toutes ces choses s'appliquent évidemment également au genre humain et c'est le propre des chefs-d'oeuvre d'autoriser plusieurs lectures.
Ajoutons à cela un style simple et efficace qui fait qu'on n'a pas envie de lâcher ce (court) roman avant la dernière page et vous aurez compris que je conseille fortement ce magnifique "appel sauvage" ("Call of the wild" est le titre original du roman).
Juillet 2015
♦ Et aussi...
Mon avis :
Cette adaptation du roman de Jack London en bande dessinée par Fred Simon n'est pas très attrayante côté graphisme (le dessin est un peu vieillot et la mise en page très classique), mais le scénario est plutôt bien conçu. Immergé dans le Grand Nord américain enneigé en pleine ruée vers l'or, on découvre un monde impitoyable dans lequel les conditions de vie très rudes déchaînent la brutalité des hommes et des bêtes : attaque de huskies affamés, lutte contre le froid et l'épuisement... Buck, qui a été enlevé, se retrouve chien de traîneau pour un convoi postal. Chien domestique à l'origine, il peine à s'adapter à cette nouvelle vie sauvage mais finit par faire ses preuves malgré un perpétuel changement de propriétaire. Jusqu'à ce que la violence humaine lui devienne insupportable...
Une bande dessinée sympathique, fidèle au roman !
Patricia Deschamps, juillet 2015
La terre n'était qu'une désolation infinie et sans vie, où rien ne bougeait, et elle était si froide, si abandonnée que la pensée s'enfuyait, devant elle, au-delà même de la tristesse.
Nous sommes dans le Grand Nord Américain, le Wild, à l'époque de la ruée vers l'or. Deux hommes en traîneau transportent un cercueil contenant le corps de leur compagnon explorateur et souhaitent l'enterrer au plus tôt dans un endroit civilisé. Mais ils sont suivis par une meute de loups affamée qui va un à un dévorer les chiens de traîneau.
Parmi les loups se trouve Kiche une chienne-louve qui va devenir la mère de Croc-Blanc. Croc-Blanc va rapidement se retrouver livré à lui-même et devoir lutter pour survivre. Car dans la nature c'est la loi du plus fort qui prime et Croc-Blanc va vite s'en rendre compte.
Après avoir erré quelque temps dans la forêt il va trouver refuge chez les Indiens et Castor-Gris va devenir son premier « dieu ». Sa cohabitation pour le moins difficile avec les autres chiens ainsi que la cruauté des hommes contribuera à le rendre féroce. A tel point qu'un beau jour il se retrouve échangé contre de l'alcool et devient la propriété de l'ignoble Beauty Smith qui va le transformer en chien de combat.
L'avis de Fabien :
Lu pendant mon enfance (mais très certainement dans une version expurgée!), j'avais oublié à quel point ce roman était sombre et même violent. Dès l'extraordinaire prologue, effrayant et intense, le ton est donné : la vie dans le Grand Nord n'est pas une partie de plaisir, la nature est hostile, les hommes sont rudes et cruels et le pauvre Croc-Blanc va connaître bien des malheurs. Mais le style de Jack London, puissant et évocateur, agrippe le lecteur pour ne plus le lâcher pendant un peu moins de 200 pages. Majoritairement écrit du point de vue de son héros, le roman détaille l'apprentissage et l'évolution du chien-loup sans jamais ennuyer. Il est néanmoins permis de trouver le dernier quart nettement moins fort, on se demande même si London n'a pas sciemment abusé des bons sentiments pour contrebalancer la noirceur du reste du roman ! Sorti en 1906 soit trois ans après L'appel de la forêt (qui, lui, racontait l'histoire d'un chien domestique qui redevenait sauvage à l'inverse de Croc-Blanc) n'en a certes pas tout à fait la force mais reste un incontournable classique du roman d'aventures.
Février 2016