Chaque titre de chapitre est le nom d'une posture, d'une technique ou d'un kata issus du kung-fu, du taï-chi, du karaté, du judo ou du
chi-qong.
Rien ne va plus pour Juliette depuis le 6 juillet.
Ce jour-là, sa mère est morte. Du coup son père s'est définitivement installé au Japon, son pays de prédilection. Quant à Juliette, elle vit entre la "bonbonnière aux géraniums pimpants" de sa grand-mère et le "nid d'acariens" de son grand-père : divorcés, ceux-ci habitent l'un en face de l'autre sans jamais s'adresser la parole ni même se croiser.
Un jour de ras-le-bol de cette "guerre du palier", Juliette s'échappe pour prendre l'air... et se fait renverser par un garçon en mobylette. Là voilà hospitalisée. Et le fameux garçon, Gabriel, débarque pour s'assurer qu'elle va bien...
Mon avis :
J'ai trouvé le premier tiers de ce roman lent et tristounet. Juliette se sent abandonnée par sa famille : sa mère s'est suicidée, son père s'est enfui à l'étranger et ses grands-parents "mettent leurs dernières forces de septuagénaires à se maudire" ! De quoi être déprimée effectivement, de se sentir "aspirée par un trou noir"... Juliette est aussi très complexée par son corps, d'autant plus que sa meilleure amie Élodie est grande et mince.
Heureusement arrive Gabriel ! Le jeune garçon va apporter un peu de légèreté dans la vie de Juliette, qui tombe amoureuse presque malgré elle (elle a peur de perdre les autres), et va peu à peu lui redonner la joie de vivre. Gabriel est bègue, sauf quand il chante, ce qui le rend touchant. Et puis il a une famille heureuse - comme quoi ça existe !
Grâce à lui, Juliette va aussi retrouver le goût d'écrire : Gabriel joue dans une comédie musicale et la jeune fille va participer à sa rédaction. J'ai trouvé ce passage trop développé, l'auteur détaillant la problématique du scénario - les réseaux sociaux qui font circuler les ragots en instantané - et même le texte des chansons qu'elle rédige, alors qu'ils n'ont pas vraiment de rapport avec l'intrigue principale.
Quant aux allusions aux arts martiaux dans les titres de chapitres, on se demande longtemps quel rapport elles ont avec ce que vit l'héroïne. Ce n'est qu'à la fin que j'ai compris qu'elles faisaient référence à la relation qu'entretiennent les grands-parents de Juliette : au lieu d'être solidaires à ses côtés, ils rendent tout compliqué par leur refus de fêter l'anniversaire de leur petite-fille ensemble ou encore de venir ensemble voir la fameuse comédie musicale à laquelle elle a participé...
Heureusement Juliette finit par exposer sa colère et en la quittant, on a bon espoir que son existence s'améliore !
Patricia Deschamps, janvier 2015