Karin fait partie d'une famille de vampires. Mais elle est différente de ses parents et de ses frère et sœur : elle vit le jour, ne craint pas la lumière, et déteste l'obscurité.
Ce matin-là, comme chaque mois pendant une journée, Karin s'apprête à passer un moment particulièrement pénible : son sang bouillonne, menaçant de déborder, ce qui lui provoque une atroce sensation d'étouffement allant jusqu'à l'évanouissement...
De plus, ce matin-là, un nouvel élève débarque dans sa classe, Usui, dont la seule présence accentue le phénomène...
Mon avis :
Un manga qui, comme Bloody prince, revisite le mythe du vampire.
Karin n'est pas un vampire comme les autres, et sa famille ne manque pas de le lui rappeler. Sa mère, femme autoritaire et étouffante, déguste les verres de sang comme une œnologue aguerrie. Son frère, séducteur volage, passe ses nuits avec ses victimes. Sa petite sœur, trop jeune pour que son état soit encore "déclaré", est déjà prometteuse : c'est elle qui efface la mémoire des "proies" de Karin. Avec sa petite chauve-souris et sa poupée ventriloque, elle fait un peu froid dans le dos. Son père est peut-être le seul à l'encourager à mener une vie "normale", mais il a le caractère trop faible pour la défendre ouvertement. Bref, elle est touchante cette jeune Karin qui se débat seule avec sa condition délicate.
Et puis arrive Usui, celui par qui les problèmes s'intensifient. On n'échappe pas à tout ce qui fait le côté agaçant des mangas : réactions exagérées, cascade de quiproquos, et surtout commentaires superficiels de la mangaka (quand un dessin est réussi, pas besoin d'explication !). Cependant le scénario est dynamique, et les scènes de "buveuse de sang" très sensuelles. On comprend vite que Karin n'est pas assoiffée de sang mais qu'au contraire celui-ci déborde : elle n'est donc pas un monstre, loin de là ! J'ai beaucoup aimé également la trouvaille concernant "l'appel du sang", différent d'un vampire à l'autre, qui apporte une touche poétique à l'histoire.
A noter : ce manga n'est plus commercialisé, à se procurer d'occasion donc... ou en médiathèque !
Patricia Deschamps, janvier 2016