Jonah est un orphelin né sans mains qui possède le don de répandre le bonheur et la joie de vivre autour de lui. M. Simon, le directeur de l'institution où Jonah passe son enfance remarque d’ailleurs rapidement le caractère exceptionnel de l’enfant. C’est que Jonah est « habité » par deux petites entités (« Voix A » et « Voix B ») localisées dans son cerveau qui se chargent de le guider, de le protéger et d’éloigner toute négativité.
Mais à l’adolescence, Jonah est enlevé par un homme se faisant d’abord passer pour son père mais qui se révèle être le chef des « Sentinelles », un mouvement très intéressé par les facultés surnaturelles de Jonah. Les amis de celui-ci se lancent à sa recherche, bien déterminés à le retrouver coûte que coûte…
L'avis de Fabien, bibliothécaire :
Les Sentinelles est le premier tome d’une série qui en compte six. Belle idée que de choisir un héros qui cumule les handicaps et qui néanmoins rayonne de positivité. Mais l’enfer peut parfois être pavé de bonnes intentions et je dois admettre qu’il m’a fallu une bonne centaine de pages pour ressentir un semblant d’émotion pour ce personnage hors norme. L’écriture est soignée mais rien à faire, il semble étrangement distant. Pas assez de Jonah et trop de personnages « mystérieux », trop d’invraisemblances (même pour un roman dit « fantastique ») sans compter certaines situations tellement grotesques qu’elles en deviennent involontairement drôles («Voix A» et «Voix B», leurs intrusions dans les esprits et leurs dialogues... décidément le gros point noir du livre!)... Tout ceci fait que l’univers du roman semble au début terriblement artificiel. J’étais même prêt à abandonner Jonah et ses Voix casse-pieds à leur sort mais des citations bienvenues tirées des œuvres d’Elvis et d’Alice Cooper m’ont incité à continuer ma lecture (à quoi ça tient…).
Bien m’en a pris car après cette mise en place laborieuse, le roman trouve son rythme et l’on commence à s’intéresser un peu aux personnages et aux événements. Si les motivations des « Sentinelles » restent assez nébuleuses, les scènes d’action sont bien menées et certains passages mettant en scène les amis de Jonah s’avèrent même touchants (notamment leur séjour forcé chez un fermier bourru). Action, bons sentiments (mais sans mièvrerie!) et happy end, la deuxième partie du roman rectifie le tir et fait passer un bon moment de lecture. Au final ce premier tome a emporté mon adhésion malgré mes réserves concernant le début. Sachant que le début d’une série avec l’installation d’un univers peut parfois être un peu compliqué, je suppose que les tomes suivants seront débarrassés de ces petits «défauts».
Juin 2018