Je suis ton soleil

roman de Marie PAVLENKO

Flammarion, 2017, 466 p.
Flammarion, 2017, 466 p.

Pour Déborah, l'année de Terminale commence mal. Elle a surpris son père en compagnie d'une femme qui n'est pas sa mère... Que faire? En parler, garder le secret? Vu l'état de déprime de sa mère depuis quelque temps, il se peut qu'elle soit déjà au courant...

 

Au lycée, difficile de se concentrer en cours et les notes de Déborah s'effondrent. Sa meilleure amie Eloïse n'est guère disponible depuis qu'elle sort avec Erwann.

 

Reste Isidore, le chien recueilli par sa mère dont il faut bien s'occuper, ainsi que Jamal et Victor, deux garçons de sa classe à première vue insignifiants dont elle va découvrir la gentillesse et la joie de vivre.

Mon avis :

Déborah est une héroïne à la fois drôle et attendrissante. Désemparée par tout ce qui lui tombe dessus en cette année de Terminale (ce qu'elle appelle "le théorème de la scoumoune"), elle continue néanmoins de porter un œil ironique et incisif sur sa situation ce qui se traduit par un style vif où s'enchaînent récit, réflexion et bons mots. Il en résulte un roman addictif et léger malgré la gravité de ses sujets et son épaisseur.

 

Déborah y raconte l'éclatement de la cellule familiale, entre un père qui s'éloigne physiquement, accaparé par sa maîtresse (pas si) secrète, et une mère qui prend ses distances psychologiques, partant toujours plus loin dans son petit monde un peu fou. L'adolescente assiste, impuissante, à sa plongée dépressive ("Je ne peux pas la casser plus, lui révéler la vérité abjecte"). Sa meilleure amie (Éloïse, "Princesse de l’Égocentrisme") est obnubilée par son nouveau petit copain. Jamal et Victor lui communiquent leur optimisme à toute épreuve mais Déborah est amoureuse de Victor... qui a déjà une petite amie.

 

Alors Déborah garde ses angoisses pour elle. Elle se réfugie dans la lecture. Souffre en silence, tout en restant à l'écoute des un(e)s et des autres. Sa souffrance pudique est touchante, son courage admirable, d'autant qu'elle est douée de qualités dont elle n'est même pas consciente. Je crois que c'est Isidore, "le chien de la honte", qui en est la meilleure représentation. Recueilli par sa mère qui au final ne s'en occupe pas, c'est un chien "malade, abîmé, déprimé" au poil terne et au ventre trop gras, puant et laid, et malgré tout cela, Déborah va s'en occuper bon gré mal gré, et finir par s'attacher à lui (et vice-versa).

 

Quand enfin les secrets seront exposés et les sentiments exprimés, Déborah verra avec étonnement "le théorème démissionner" peu à peu et le bonheur pointer le bout de son nez. Un bonheur bien mérité pour une héroïne qui véhicule un beau message de positivisme!

Patricia Deschamps, juillet 2020

février 2021
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L'avis d'Anaïs, 15 ans :


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