Que la peine de l'assassin de son fils se réduise chaque année détruit mon père à petit feu. Car la mort, elle, est d'une constance insoutenable.
Axelle a perdu son frère Martial qui a été tué par son ami. Cet événement a détruit sa vie et sa famille.
Elle découvre par hasard un jour à la télévision le témoignage de Madame Ngoun, une rescapée des Khmers rouges. Son témoignage l'émeut, elle décide de prendre contact avec elle. A son grand désarroi, la dame lui suggère de s'intéresser au meurtrier, de le rencontrer en prison et même de lui pardonner.
Impensable pour Axelle, tout à sa colère ! Cependant, le doute apparaît... Et si son frère n'était pas qu'une victime dans cette affaire ?
Texte : orbe
Mon avis :
J'aime beaucoup les romans de Gilles Abier en général, mais là je n'ai pas du tout accroché. Je n'ai pas retrouvé le style percutant que j'apprécie tant d'habitude. J'ai trouvé que les nombreux allers retours dans le temps ainsi que les détails qui encombrent le récit lui faisaient perdre son intensité. L'héroïne est agaçante malgré sa souffrance, ce n'est qu'une "petite conne" égoïste incapable de voir que ses proches subissent le deuil de manière aussi atroce qu'elle. Elle ne cesse de surenchérir dans la provocation, ajoutant son comportement pénible à ce qu'endure déjà sa famille.
La comparaison avec ce qu'a vécu Madame Ngoun n'est pas des plus pertinentes, la Cambodgienne ayant perdu son frère dans un contexte de guerre, ce qui est somme toute différent d'un règlement de compte personnel. L'évolution d'Axelle à son contact n'est pas toujours perceptible. Certes la jeune fille se rapproche de ses parents et de sa sœur, puis reconnaît "le salaud que mon frère pouvait être". Mais l'issue de l'histoire reste obscure : le déroulé réel des faits est évoqué entre les lignes ("Mon frère t'embobinait jusqu'à ce que tu craques. Indifférent à ce que tu te sentes abusée, après. Abusée... ou sale.") et la fin, abrupte, nous laisse en plein suspens. Ainsi, le lecteur n'a aucune explication claire de ce qui s'est passé ce jour-là. Au lecteur également de choisir quelle décision finale Axelle aura prise...
Un récit qui m'a semblé long malgré sa brièveté.
Patricia Deschamps, février 2017