Sabine a dix-neuf ans. Avec son nez épaté et ses yeux globuleux, elle se trouve particulièrement laide.
Tellement laide, qu'elle économise depuis son plus jeune âge pour s'offrir une double opération de chirurgie esthétique.
Ajmal est afghan. Il
a vingt-cinq et il est magnifique. Tous deux se rencontrent par hasard dans une allée de supermarché et Sabine tombe aussitôt sous le charme de ce bel étranger. Contre toute attente, les sentiments sont réciproques et Sabine exhibe son amoureux avec fierté. Mais malade de jalousie, elle reste sur ses gardes, à toujours se demander "ce qu'un type comme lui fout avec une nana comme elle".
Un mois plus tard, c'est la catastrophe : la police débarque au petit matin et emmène Ajmal au commissariat. Car le jeune Afghan est un sans-papiers. Arrivé clandestinement sur le territoire français, il n'a
jamais fait aucune démarche administrative pour légaliser sa situation. Ajmal risque donc d'être expulsé de France...
Pour le frère de Sabine, il est évident que si Ajmal a été arrêté, c'est que quelqu'un l'a dénoncé.
Mais qui a bien pu faire une chose pareille ?
Mon avis :
Comme dans Accrocs, on retrouve dans J'me sens pas belle un style vif et incisif, une fluidité dans la narration fondée sur une alternance entre l'action (l'arrestation d'Ajmal) et les flashbacks (la rencontre). La chronologie des événements en est quelque peu bouleversée, mais vite oubliée par une chute finale surprenante.
Patricia Deschamps, août 2011