J'ai entendu ton coeur pleurer

roman de Christophe RENAULT

J'ai entendu ton cœur pleurer... Alors parle-moi...

 2010, Petit à petit (Lignes de vie)
2010, Petit à petit (Lignes de vie)

Depuis le divorce de ses parents, Lisa partage son temps entre deux maisons et deux modes de vie radicalement opposés : celui, très bohème, de son père parolier-poète qui s'est entiché d'une musicienne de passage ; et celui de sa mère la Super Assistante Sociale, qui réquisitionne le lit de sa fille pour héberger des enfants en détresse. Autant dire que Lisa ne se sent nulle part chez elle! Heureusement il y a le superbe Quentin dont elle est follement amoureuse et dans les bras de qui elle se réfugie dès qu'elle peut. Encore que le jeune garçon se montre très - trop ? - pressé de la déshabiller sous la tente...

Et puis Quentin a un second centre d'intérêt : le chilom, la résine, le shit, quoi ! Il s'en est déjà procuré, et son fournisseur n'était autre que... la copine du père de Lisa, Anne. Contrainte par son petit-ami, Lisa démarche donc Anne, qui finit par l'emmener au dernier étage d'un immeuble. Là, Lisa découvre que l'appartement abrite trois clandestins : Akouma, Anicet, et le plus jeune, Mamadou. Mamadou a fait une demande d'asile auprès de l'Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) car il risque sa vie à retourner en Mauritanie. Mais il reste un sans-papiers, et le cacher est passible d'emprisonnement... Or, Anne la guitariste marocaine ne fait pas l'unanimité dans cette petite commune chic aux tendances nationalistes... et elle finit par être dénoncée !

Mon avis :

Quand on lit un roman de Christophe Renault, on est systématiquement transporté dans un monde imagé où les mots dansent et chantent allègrement, formant une histoire à eux tout seuls ! Ici, ils viennent nourrir les sentiments contrastés d'une jeune héroïne d'abord drôle de maladresse et attendrissante dans sa découverte de la sexualité, puis profondément déstabilisée dans sa confrontation au dur monde des adultes, et enfin épanouie et combative quand elle ferme résolument la porte de l'enfance. Une belle histoire de convictions, même si la fin reste quelque peu idyllique au regard du thème évoqué.

Patricia Deschamps, mars 2012


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