- Les chats n'en font qu'à leur tête, c'est bien connu !
- Peut-être, oui... Les chats ne font que ce qu'ils veulent, en accord avec leur ressenti du moment.
Kensuke Fuji vit un drame… Il adore les chats, mais ces derniers ne le calculent pas ! Ses sœurs y étant allergiques, le lycéen n’a jamais eu la chance d’avoir eu un matou à la maison, et il n’a pas vraiment le mode d’emploi pour leur plaire…
Sa vie bascule le jour où disparaît Tamako, une charmante chatte de gouttière qu’il croisait tous les matins. Parti à sa recherche, Kensuke va faire la rencontre de Jin Nekoya, un « maître-chat », qui comprend parfaitement le langage félin. Désormais, le lycéen fera tout pour devenir le disciple de Jin, quitte à accepter les défis les plus improbables, et enfin se faire aimer des chats !
(4e de couverture)
Mon avis :
Un manga sur un amoureux des chats... pour les amoureux des chats !
Pour Kensuke, les chats sont une obsession ("Ton attirance pour les chats vient du plus profond de ton être.") : ne pouvant en adopter un chez lui, il passe tout son temps libre à les observer dans la rue, et consigne tout dans des carnets. Vu de l'extérieur, son attitude semble très étrange, parce qu'il grimpe dans des endroits improbables, prend des photos, utilise des jumelles... ce qui fait dire à sa camarade Yamada qu'il se comporte "comme un pervers", qu'il "est vraiment grave", voire "flippant comme mec" ! On l'aura compris, l'auteur joue la carte de l'humour, se moquant gentiment (auto-dérision certainement!) tout en témoignant beaucoup de tendresse envers son héros.
Car il est touchant ce lycéen prêt à tout pour une gratouille! Malheureusement les chats errants ne sont pas les plus faciles à approcher, étant méfiants envers l'humain. Mais Jin Nekoya, l'excentrique "maître des chats", est là pour lui enseigner "la voie du chat" ! "En communion totale avec les félins", celui-ci a développé un art martial fondé sur les postures et attaques de l'animal quelque peu... (d)étonnant ! La scène de l'attaque des corbeaux est drôlissime tant le contraste est saisissant entre le malheureux qui se prend constamment coups de pattes et de griffes, et le professionnel qui met une monumentale raclée aux oiseaux... et reçoit toute la reconnaissance du chat sauvé!
Le maître donne des missions à son disciple et c'est avec plaisir qu'on suit ce dernier dans sa réflexion. Comment faire jouer un gros chat fainéant ? Comment apprivoiser un chaton? Fuji va devoir utiliser ce qu'il a observé sur la psychologie du chat, et aussi réfléchir à la nature de la relation unissant un maître et son chat, ce qui fait bien sûr écho à la propre expérience du lecteur. Là encore tout se déroule sous le regard neuf de Yamada (elle n'affectionne pas particulièrement les chats mais son ami l'intrigue) qui a un rôle primordial dans l'intrigue puisque c'est souvent grâce à ses questions et ses remarques ("On dirait une maman gâteuse devant sa progéniture") que les situations se débloquent. Ainsi elle apporte une réelle interaction, un certain dynamisme au récit.
Une série dont je lirai volontiers la suite !
Patricia Deschamps, juin 2019
Qui des chats domestiques ou des chats des rues sont les plus heureux ?
Fort de l'enseignement aussi délirant qu'improbable du "maître chat" Jin Nekoya, Kensuke s'apprête à affronter un des plus grands défis de sa vie : travailler dans un bar à chats. Parviendra-t-il à gérer 51 chats aux caractères a priori incompatibles ?
Mon avis :
Dans ce tome 2, on voit combien Fuji a progressé dans sa relation avec les chats grâce à son enthousiasme et sa détermination. L'intrigue tourne autour du bien-être des félins: une nouvelle protagoniste, Mlle Yoneko Nekoyashiki, vieille connaissance de Jin Nekoya, affirme que "seuls les chats domestiques peuvent être réellement heureux" car ils ont tout le confort dans leur foyer et sont chouchoutés. Cependant les chats aiment par dessus tout leur liberté, et la chatte Tamako, qui a toujours vécu dans la rue, va le prouver!
Les différents épisodes mettent en scène des situations explicitant la psychologie du chat. Joe le saint-bernard prouve que chat et chien peuvent être copains. Au bar à chats, Fuji explique que "faire leur toilette est pour les chats un puissant anti-stress", qu'ils urinent volontairement n'importe où quand ils se sentent stressés "pour exprimer leur mécontentement à leur maître". Que pour qu'un chat se sente à l'aise et soit heureux, il faut observer et tenir compte de ses habitudes, de sa personnalité, car "on ne peut pas contraindre les chats". Les félins mettent en effet du temps à se familiariser avec des congénères ou des humains qu'ils ne connaissent pas. Il ne faut surtout pas les presser, éviter les gestes brusques qui leur font peur, ne pas les regarder dans les yeux, ce qu'ils considèrent comme une menace. Autant de conseils qui prouvent que l'auteur sait de quoi il/elle parle.
Mais ce que j'ai aimé surtout, ce sont les pointes d'humour ici et là qui font des chats des créatures quasi divines. Persuadé que "les chats œuvrent en secret au bon devenir de l'humanité", Nekoya est à la tête d'une organisation secrète qui aide les chats des rues. On découvre son QG dirigé par un vieux papy pseudo geek ("Alors, où est la touche entrée...") et son discours mystique ("derrière chaque grand événement historique se trouve un chat", "les chats se réunissent en assemblées félines où ils décident de la façon dont ils vont influencer l'avenir des humains", "le chat est une véritable oeuvre d'art"...) est vraiment très drôle. Il y a également des scènes amusantes dans le bar à (51!) chats, notamment avec la jeune actrice imbue d'elle-même qui, pour la première fois de sa vie, rencontre des êtres imperméables à son "charme irrésistible".
Un manga convaincant, qui donne envie de câliner encore plus ses propres compagnons félins!
Patricia Deschamps, mars 2020
Kensuke entreprend maintenant de créer un "cat club" au sein de son lycée, le plus difficile étant d'y intégrer de nouveaux membres. A la surprise générale, il va se tourner vers une des pires terreurs de son école : Ichijô, ancien chef d'une bande de voyous, mais surnommé par certaines personnes bien informées "le loubard à chats"...
(4e de couverture)
Mon avis :
Le personnage de Ichijô vient relancer l'intrigue, essentiellement centrée sur les liens très forts unissant un chat à son "serviteur" humain. Nouvel élève, objet de bien des préjugés (y compris de la part de Yamada, l'amie de Fuji), Ichijô est loin d'être le voyou que tout le monde dit. C'est surtout un fanatique de chats aussi déjanté que Fuji ("Tu as en toi une sacrée force féline")! Ce nouveau duo nous offre de bons moments de rigolade, notamment lors de leur "combat" pour amadouer un chat de rue avec toutes sortes d'accessoires qu'ils trimbalent tout deux constamment dans leur sac de cours ("Mais tu fais quoi au lycée?!").
Le lecteur reconnaîtra par ailleurs le comportement ô combien familier de Schwartz le chat angora d'Ichijô, qui cherche par tous les moyens à attirer l'attention de son maître en s'installant sur ses affaires, en jouant avec son stylo, en se lovant sur le clavier d'ordinateur...: "Il veut que tu t'occupes de lui". Malgré les bêtises (et les morsures!) de Schwartz, les deux adolescents restent béats devant le chat, ce qui a le don d'agacer Yamada!
D'autres couples félin-humain jalonnent l'aventure: la petite Sanae dont le chat Marimo a fugué ("Il est un peu comme mon frère"), la vieille Mme Ume et son énorme Ginji prêt à tous les efforts pour faire plaisir à sa maîtresse, et toujours Nekoya le maître-chat qui comprend le langage des félins ("Il est bizarre mais c'est un chic type") et nous explique le système de transmission des informations entre chats (le "miaounet"). Du pure délire mais basé sur d'authentiques connaissances!
Bref, un manga qui fait du bien!
Patricia Deschamps, mars 2020
Pourquoi les fans de chats qu'il dégotte sont-ils à chaque fois complètement timbrés?
Comme Kotaro part pour trois jours, Kensuke accepte de s'occuper de son chat Schwartz qu'il emmène chez lui. Mais la cohabitation avec Tora est compliquée... Pendant la nuit, les deux chats se mettent à se pourchasser dans la maison!
Mon avis :
Dans ce tome 4, chaque chapitre correspond à une petite histoire. Il est surtout question de relations entre chats avec la cohabitation de Tora avec Schwartz le "gentle-cat" tout d'abord, puis avec Hime, petite munchkin toute mignonne (que l'on voit sur la couverture). Il est aussi question de santé car le chat de Kensuke est en surpoids et doit être mis à la diète ("Aimer son chat, ce n'est pas seulement se contenter de le câliner et de le gâter")! Enfin, un nouveau personnage intègre l'intrigue: Yuri Kurokawa, une lycéenne réputée sur les réseaux sociaux pour ses photos de chats de rue.
Chacune de ces situations est bien sûr l'occasion d'évoquer différents comportements propres aux chats que les propriétaires (pardon, les "serviteurs"!) reconnaîtront parfaitement! Les courses-poursuites dans la maison (de préférence le soir ou la nuit), les techniques félines pour nous amadouer (le frottement des jambes, les yeux "tout ronds suppliants"), la difficulté à accepter un congénère sur leur "territoire", et celle, pour les humains, d'approcher les animaux errants ("Les chats sont extrêmement méfiants et surtout, ils ne font que ce qu'ils veulent").
Certaines scènes m'ont bien fait rire, notamment quand la jeune Yuri a de la vapeur qui lui sort de la tête ("Quand je stresse, j'ai la tête comme une cocotte-minute") et quand Tora, se regardant dans le miroir, se traite de "gros lard"! La plupart des descriptions sont pertinentes ("Les chats ressentent très fort nos émotions. Les individus négatifs ou stressés ont tendance à les inquiéter") et ce manga est un chouette partage de ressenti entre amoureux des chats!
Patricia Deschamps, février 2021