Debout donc, Femmes Françaises, jeunes enfants, filles et fils de la Patrie ! Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur les champs de bataille.
Voici une galerie de 40 portraits de femmes célèbres ou inconnues qui ont pour point commun d'avoir été, chacune à leur façon et au même titre que les poilus, les héroïnes de la Grande Guerre. Si quelques-unes ont combattu l'arme au poing, la plupart d'entre elles se sont engagées dans le conflit de bien d'autres manières.
Scientifiques, médecins, artistes, pilotes, paysannes, employées, elles étaient de toutes origines et de toutes nationalités, et se sont révélées courageuses, audacieuses, endurantes, ingénieuses, en un mot : épatantes !
Mon avis :
Un livre documentaire très instructif, qui contribue à réhabiliter le rôle des femmes pendant la Première Guerre mondiale !
Chaque double page est organisée de la même manière : à gauche, un bref portrait de la femme présentée, et à droite, l'événement qui l'a rendue célèbre. Dans les marges, du vocabulaire, une anecdote ou simplement une citation : autant de petits détails qui viennent enrichir le propos, éveiller la curiosité. Car ce petit livre est une mine d'or !
On sait que beaucoup de femmes se sont engagées comme infirmières ; Nicole Mangin, elle, était médecin, fait très rare à l'époque. Appelée à servir par erreur, elle profite de la méprise pour se faire enrôler dans l'armée française ! De même, Flora Sandes le garçon manqué se fait incorporer, désireuse de combattre aux côtés des hommes. Même subterfuge pour Dorothy Lawrence, désireuse de jouer les reporters de guerre. Sur le terrain, on trouve aussi Marie Curie et ses "petites curies" équipées de rayon X pouvant localiser les balles à extraire. Sans oublier les nombreuses espionnes, telles Louise de Bettignies ou encore la danseuse Mata Hari, qui ont œuvré pour les services secrets. Quant à Edith Cavell, elle met en place un réseau d'évasion pour les soldats français et anglais.
A l'arrière, les femmes s'engagent également. Les munitionnettes travaillant dans les usines d'armement sont célèbres : il faut bien remplacer les hommes ! Anna Coleman Ladd et Grace Gassette s'occupent des gueules cassées : l'une est "sculpteur de gueule", l'autre prothésiste. Lucie Cousturier enseigne le français aux tirailleurs sénégalais. L'écrivain Colette écrit des articles sur le quotidien à l'arrière ainsi qu'un Conte pour les petits enfants des poilus. Coco Chanel contribue à révolutionner les tenues des femmes à l'époque. Plus surprenant, Valentine Dencausse, alias Madame Fraya la célèbre voyante, apporte ses conseils éclairés au président Raymond Poincaré !
Beaucoup ont eu un destin tragique, n'ont pas été récompensées à leur juste valeur. On n'en est d'autant plus admirative devant ces femmes qui "ont fait preuve de courage, d'abnégation et d'imagination tout au long du conflit" !
Patricia Deschamps, octobre 2016