La Cité des sourds, c'est l'institut qui recueille les jeunes sourds jusqu'à leur entrée à l'université. Elle est divisée en deux clans bien distincts : les signeurs (qui utilisent la langue des signes pour communiquer) et les oralistes (qui lisent sur les lèvres et tentent d'oraliser leur parole).
Cathy Brown est signeuse mais elle commence à appréhender sa sortie prochaine de l'institut où elle devra parvenir à communiquer avec les entendants, puis elle tombe amoureuse d'un oraliste. Alors tout se complique et tout le monde se met à la critiquer, et même la brutaliser parce qu'elle se distingue et remet en cause une règle établie de longue date.
Mais pourquoi les sourds entre eux, qu'ils soient signeurs ou oralistes, ne pourraient-ils pas communiquer ? Pourquoi s'opposer alors qu'ils sont tous sourds de toute façon ? N'ont-ils pas déjà assez de difficultés dans le monde ?
L'avis de Catherine, prof doc :
La surdité, un handicap, mais aussi une identité !
Ce roman a le mérite de nous faire approcher de près ce handicap et ses diverses causes : on peut être sourd de naissance ou le devenir suite à une maladie ou un accident. Un entendant n'imagine pas forcément quels problèmes peuvent se poser au quotidien, de quoi est privé un sourd. Le roman le présente clairement, nous ouvre les yeux en quelque sorte. On rencontre des sourds qui ne portent pas volontiers leur appareil auditif, d'autres qui se refusent à lire sur les lèvres et revendiquent le langage des signes comme une véritable langue et une identité qui leur est propre. Le regard dévalorisant souvent porté par les entendants sur les sourds apparaît également : ce n'est pas parce qu'ils n'entendent pas qu'ils sont stupides !
Cependant certains aspects de l'histoire ne sont guère approfondis et la fin n'en est pas vraiment une. Il est dommage que nous n'ayons que le point de vue unique de Cathy qui s'exprime à la première personne.
Cela reste toutefois un roman agréable à lire et qui poussera le lecteur à s'interroger sur nos différences.
Janvier 2019